Voix off Depuis le premier jour de l’épidémie, le village de Vo a choisi de suivre la science plutôt que de prier sa madone. C’est ici qu’est mort le premier Italien infecté par le virus, et le 23 février dernier, toute la population a été testée, y compris le maire du village.
Giuliano Martini, syndic de Vo
Avec ces premiers tests, nous avons découvert plus de 100 personnes positives dans la population et 75 % ne présentaient aucun symptôme de la maladie.
Voix off
Après 15 jours de confinement total, les 3000 habitants acceptent de devenir des cobayes de laboratoire. Ils sont testés une deuxième fois. Surprise, il ne reste que six personnes positives. C’est un virologue de l’hôpital universitaire de Padoue qui a eu l’idée de prendre Vo comme référence. Le professeur Crisanti démontre que multiplier les tests et isoler les positifs sans symptôme est la seule voie possible.
Andrea Crisanti, virologue, hôpital universitaire de Padoue
À Vo, nous avons prouvé scientifiquement des choses que personne n’avait démontrées, notamment que les personnes positives sans symptôme transmettent bien la maladie.
Voix off
Tester et isoler, la stratégie de Vo est alors appliquée à toute la région de Vénétie. 140 000 frottis. Résultat : pour cinq millions d’habitants, seulement 11 500 malades et 600 décès, beaucoup mieux que la Lombardie voisine.
Voix off
Depuis le début de l’épidémie, cette région a adopté une approche scientifique. En testant massivement sa population, une stratégie apparemment gagnante, elle veut maintenant passer à la vitesse supérieure et rechercher les anticorps dans le sang de ses cinq millions d’habitants pour leur délivrer un permis d’immunité.
Andrea Crisanti, virologue, hôpital universitaire de Padoue
À Vo, nous connaissons exactement le nombre de malades par famille. Nous avons des échantillons de tout le monde et nous ferons une analyse génétique pour étudier l’évolution du virus et l’immunité des patients.
Voix off
En Vénétie, on espère que le 14 avril prochain sera le premier jour d’une nouvelle vie, car à Vo, après 40 jours de confinement, le virus a disparu.