Voix off
Deux ambassadeurs plient bagage et rentrent à Paris pour faire le point sur la situation. Une politique de la chaise vide qui, en langage diplomatique, veut dire à quel point on n’est pas contents, voire pas contents du tout ! En colère donc la France. L’Australie sans prévenir ne veut finalement plus des douze sous-marins commandés, elle déchire dans la foulée le chèque promis de 56 milliards d’euros. Le contrat du siècle maintenant torpillé, revient aux Américains et aux Britanniques. Faut dire que pour les États-Unis, la région pacifique devient le nouveau centre du monde. Le même jour, ils annoncent la signature d’un accord stratégique militaire avec l’Australie et la Grande-Bretagne pour contrer les ambitions de la Chine dans la région indopacifique. Si le rappel d’ambassadeurs est monnaie courante entre pays aux relations tendues, c’est bien la première fois qu’une telle brouille intervient entre alliés de toujours. Washington, Londres et Canberra ont beau tenter de se justifier, d’affirmer que la France reste un partenaire vital dans la région, rien n’y fait. Paris parle d’un coup de poignard dans le dos, d’une rupture majeure de confiance ; la France se retrouve bien isolée dans ce dossier et peut méditer la citation d’Otto von Bismarck : « la diplomatie sans les armes, c’est comme la musique sans les instruments. »