Voix off
Pour cette semaine de la presse et des médias dans l'école, les élèves se pressent et s’y collent. Ce matin, dans ce collège près de Versailles en banlieue parisienne, pas de cours de maths ni d'histoire-géo, mais une rencontre avec un journaliste de TV5MONDE. Ils sont en troisième, ils ont 12 ou 13 ans. Lui est rédacteur en chef ; il a 25 ans… de carte de presse. Une heure pour échanger, présentation du métier et, très vite, les questions fusent.
Élèves de 3e
- Sur quelle chaîne vous avez préféré travailler ? - Est-ce que vous faites beaucoup de censure par rapport à vos informations ? - Le reportage que vous avez fait, que vous regrettez maintenant ? - Quelle est l’anecdote où vous avez eu le plus peur dans toute votre carrière ? - Est-ce que ça vous gêne de savoir que dans certains pays vos articles pourraient être censurés ?
Frantz Vaillant, rédacteur en chef à TV5MONDE
Chaque fois que l’on reçoit un avertissement, voire une menace téléphonique, chaque fois qu’on censure un papier, on se dit que c’est un peu comme la roulette du dentiste sur le nerf. Ça a dû faire mal quelque part, donc il faut soigner la dent malade quoi. Plus il y aura de papiers et d’articles, de reportages qui gêneront, plus on se rapprochera d’une certaine vérité.
Une élève de 3e
Journaliste, c’est un métier qui vous donne envie de changer le monde ?
Frantz Vaillant, rédacteur en chef à TV5MONDE
On essaie d’abord de l’expliquer… Quand vous rencontrez ce monsieur qui répare les femmes qui ont été violées, quand vous rencontrez des secouristes qui ne dorment pas pendant 20 heures, on est très humbles. Mais on ne peut pas vraiment changer les vies. Ce sont les politiques et les gens eux-mêmes qui changent leur vie et qui font en sorte que les vies puissent changer. Nous, on est des témoins, voilà.
Emmanuel Fromentin, professeur d’histoire-géo et d’éducation civique
Je trouve que c’est très important que dans une démocratie, on pense que justement il y a une grande liberté, que tout va bien mais en fait, nous on est manipulés et l’information c’est ce qui permet de réfléchir. À nous de leur montrer ce qui se passe ailleurs et leur montrer que l’information, c’est pas juste ce qu’on veut bien leur montrer, c’est pas juste les journaux gratuits, c’est pas non plus les blogs faits par des non-professionnels.
Voix off
Mais, chaque jour, comment s'informent-ils, ces collégiens ?
Fabien, élève de 3e
Je m’informe par la télé, les réseaux sociaux, les mobiles.
Sybille, élève de 3e
Par les applications, enfin, les journaux… Enfin, via le téléphone.
Voix off
Lire la presse, regarder les journaux, pour quels bénéfices ?
Sybille, élève de 3e
Parce qu’on se sent moins idiot, en fait. On est plus informé et puis… Enfin moi, personnellement, ça augmente ma culture générale.
Lucas, élève de 3e
C’est que ça sert pour sensibiliser les publics. Ça a quand même un pouvoir énorme.
Apolline, élève de 3e
Ça permet de sortir un petit peu de notre monde de d’habitude où on s’occupe que de nous.
Voix off
En France, selon un récent sondage, 80 % des jeunes s'informent d'abord via les réseaux sociaux.