Voix off
C’est un petit pays au cœur du continent africain, enclavé, entouré de voisins très différents : le Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda et le géant congolais. Voici le Rwanda, le pays aux mille collines et les pages de son livre d’histoire. Avant d’être colonisé, le Rwanda était occupé par les Twas issus du peuple pygmée, puis vinrent en grand nombre les Hutus et les Tutsis. À la fin du 19e siècle, les colons allemands, britanniques et belges désignèrent les Tutsis comme l’élite du pays. À eux, les postes à responsabilité, aux Hutus, les rôles subalternes, et la colère. Une guerre civile porta les Hutus au pouvoir et provoqua des massacres et l’exil de 300 000 Tutsis. Après l’indépendance en 1962, le gouvernement hutu était soutenu par la France. Hutus et Tutsis se radicalisèrent jusqu’au génocide de 1994. Près d’un million de morts dans les rangs des Tutsis et des Hutus modérés. Maintenant que le Rwanda est désormais un pays réconcilié entre ses communautés et l’extérieur, quel est le nouveau visage du pays ? Son taux de croissance économique n’a eu de cesse de grimper ces dernières années, atteignant des taux à deux chiffres. Selon le forum économique mondial, le Rwanda est le septième pays le mieux géré de la planète. La quasi-totalité des Rwandais profite de la sécurité sociale et même du congé parental. Les conditions sanitaires sont en constante amélioration. À tel point que Kigali a été désignée comme la ville la plus propre du continent africain. Les richesses dans le sol comme l’étain, l’or ou le tungstène restent très valorisées. De gros investissements ont également été réalisés dans le domaine du tourisme. La nature luxuriante et les gorilles en liberté attirent de plus en plus de visiteurs. Mais ces dépenses ont creusé le déficit et la pandémie de COVID-19 n’a rien arrangé. La pauvreté, l’éducation et la déforestation restent des chantiers colossaux. L’occasion pour le Rwanda d’élargir plus encore la liste de ses partenaires commerciaux préférés, liste dans laquelle la France ne devrait plus tarder à s’immiscer.