Rentrez chez vous Bigflo et Oli

Disponible jusqu'au 04/04/2029 - 23:59Disponible jusqu'au 04/04/2029

Et si c’étaient les Français qui devaient fuir leur pays à cause de la guerre ?

Durée
6:42

Vidéo

PDC-BigFloEtOli-RentrezChezVous-Video
Ressources pédagogiques
  • A2
    Adolescents
  • B2
    Adultes

A2 élémentaire

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    Pour information, le clip n'est pas accessible depuis les États-Unis, le Canada, la Corée du Nord et le Groënland.

    Production
    BMG Rights Management
    Album
    La vie de rêve
    Composition
    Florian et Olivio Ordonez
    - Modifié le
    21/01/2022
    [Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel]
     
    Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel
    On pensait pas qu'ils oseraient, mais le mal est fait
    Comment on a pu en arriver là ? Difficile à croire
    La nuit a été calme, ils ont bombardé que trois fois
    Je suis monté à Paris retrouver ma copine
    La guerre nous a pris par le col, nous a sorti de la routine
    Remplacé les fleurs par les pleurs, les murmures par les cris
    Son immeuble a été touché, j'l'ai pas trouvée sous les débris
    Je vais rentrer bredouille, rejoindre ma famille dans le premier train
    Le départ est prévu pour demain matin
    Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
    Ça fait quatre jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli
     
    Putain c'est la guerre !
    On a cassé nos tours d'ivoire
    Moi qui l'ai connue qu'au travers des livres d'histoires
    J'veille sur la famille, c'est vrai, nos parents s'font vieux
    On entasse des bus, on bloque les routes, on s'protège comme on peut
    Et la foule fuit ces fous sans camisole
    Paraît qu'ils exécutent des gens place du Capitole
    Quatre billets pour un ferry, une chance de s'évader
    Une nouvelle vie de l'autre côté de la Méditerranée
    Les balles nous narguent, on a peur d'être au mauvais endroit
    Mon frère m'a dit « Si j'reviens pas, partez sans moi »
    Difficile d'être au courant, ils ont coupé le réseau
    Ça fait bientôt quatre jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo
     
    Bien sûr les bruits des wagons bondés me rendent insomniaque
    Certains ont mis toute leur maison au fond d'un petit sac
    Le train s'arrête et redémarre, me donne des haut-le-cœur
    On a fait en deux jours ce qu'on faisait en six heures
    J'dois rejoindre la famille au port de Marseille, mais j'ai pris du retard
    J'crois bien qu'ils vont partir sans moi, quel cauchemar !
    Pas grave, j'les rejoindrais en barque
    Pas de réseau, impossible de choper une barre
    J'vois une enfant au sol, lui demande si elle est seule
    Elle dit qu'elle a vu ses parents couchés sous des linceuls
    Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
    Ça fait bientôt six jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli
     
    Direction Marseille ! Un tas d'tout dans la soute
    On fait semblant d'pas voir tous les corps qui longent la route
    Les villes ont changé, la vie et l'horreur aussi tôt
    Les métros sont des dortoirs, les cinémas des hôpitaux
    Sur le port, on s'bouscule, on s'entasse devant
    D'un coup l'ferry apparaît, certains tueraient pour une place dedans
    À bord, je pleure l'état de ce monde
    On a attendu mon frère jusqu'à la dernière seconde
    On veut pas être là-bas, on veut juste être autre part
    Enfin respirer comme le lendemain d'un cauchemar
    Le bateau démarre, je fixe son sillage sur l'eau
    Ça fait bientôt sept jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo
     
    Arrivé sur le port de Marseille avec la petite fille dans mes bras
    Presque un jour de retard, ils sont tous partis sans moi
    Mais j'ai les contacts d'un passeur, une plage et une heure
    Plus de trente, entassés, bien sûr, on ne voyage pas seul
    Il me dit « Choisis la fille ou ton sac pour jeter du lest »
    Puis je vide mes poches et lui donne tout ce qu'il me reste
    Et me voilà parti, acteur d'une drôle de fable
    À la conquête du paradis sur un bateau gonflable, on navigue loin d'ici
    Et plus les vagues s'agrandissent, plus notre espoir rétrécit
    Et ça tangue, et ça tangue, certains tombent dans le ventre de la bête
    Nous voilà en pleine tempête
    En une seconde, la fille m'échappe et plonge
    J'entends ses cris emportés par la mer qui gronde
    La pluie, le sel et les larmes se mélangent
    Une femme s'agrippe à mes hanches et m'entraîne dans la danse
    Le bateau se retourne, on se colle et on coule
    Nos appels à l'aide sont perdu dans la houle
    Dire qu'il n'y a pas longtemps j'étais avec mes amis
    On allait de bar en bar pendant toute la nuit
    Mes poumons se remplissent d'eau et mes yeux se ferment
    Mon âme éteint sa lanterne
    Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
    Je n'aurais plus jamais de nouvelles d'Oli
     
    Le bateau accoste, première vision, des barbelés
    Ça, mon frère ne m'en avait pas parlé
    Encore des armes et des pare-balles
    On nous fait signer des papiers dans une langue qu'on ne parle pas
    On nous fouille, nous désinfecte comme des animaux
    On nous sépare de mon père, pas le temps de lui dire un dernier mot
    Dans des camps provisoires, des couvertures, un matelas
    Un Niçois me raconte qu'il est là depuis des mois
    Toulouse me manque déjà, ma mère s'endort dans mes bras
    Elle me répète tout bas que Flo nous rejoindra
    La chaleur étouffe, on a vidé toutes les bouteilles
    Dans le journal, j'apprends qu'ils ont fait sauter la Tour Eiffel
    Le lendemain on nous entasse dans des bus
    Les autres sur les uns, qui peut le moins peut le plus
    Des centaines de fous accompagnent notre départ
    Des poings brandis en l'air, des cris, des sales regards
    Je croise celui d'un type qui scande avec ferveur
    C'est la première fois du périple que j'ai vraiment peur
    Je ne vois que lui au milieu de la foule
    Sur sa pancarte il est écrit « Rentrez chez vous ! »
     
    [Mais j'suis désolé, on ne peut pas accueillir tous les Français
    On ne peut pas accueillir tous les Français
    Ils arrivent par milliers
    S’ils avaient un minimum d'honneur
    Ils retourneraient dans leur pays et ils combattraient pour la France
    Ils combattraient pour défendre leur famille et puis leur honneur
    C'est comme ça, je suis désolé
    On vient, on vient de Nantes là, et ils ont tout détruit
    Tout détruit à Nantes, il reste plus rien
    On avait, on avait tout, là-bas, on a perdu tout ce qu'on avait
    Euh, je sais pas quoi faire, je sais même pas où aller
    J'ai perdu des gens de ma famille
    Aujourd'hui, la plupart des problèmes que notre pays connaît
    C'est de la faute des Français
    Je suis désolé, avant qu'ils arrivent chez nous tout allait bien
    Donc, on ne peut pas non plus accueillir des gens
    Qui viennent chez nous foutre le bordel]