Voix off
Sans justice, il ne peut y avoir de paix durable. C’est bien ce qui guide les 18 magistrats de la Cour pénale internationale quand il s’agit de mettre fin à l’impunité des auteurs présumés des crimes les plus graves commis dans le monde, à savoir les crimes contre l’humanité, les génocides, les crimes de guerre, la torture ou bien les disparitions forcées. Depuis qu’elle a vu le jour en 2002 à La Haye aux Pays-Bas, la CPI a été saisie de trente affaires, a condamné dix personnes, en a acquitté quatre. Une lenteur souvent critiquée qui s’explique par la nature même de cette cour. Elle n’est compétente que dans les pays qui reconnaissent son existence légale, à moins – et c’est très rare - qu’elle soit saisie directement par le Conseil de sécurité des Nations unies. Très rare parce que notamment les États-Unis, la Chine ou bien la Russie se sont toujours opposé à la création de la CPI ou bien n’ont jamais ratifié le traité de Rome, son texte fondateur. Aujourd’hui, 123 pays sur les 193 que comptent les Nations unies ont parafé le document. Ses détracteurs dénoncent bien souvent une justice à deux vitesses, où pour le moment seul des dossiers africains sont arrivés jusqu’au procès, telles la RDC, la Côte d’Ivoire ou bien encore la Républicaine centrafricaine. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et jusqu’à la création de la CPI, les crimes internationaux étaient jugés par des tribunaux spéciaux, comme ceux mis en place par les Nations unies pour les crimes commis en ex-Yougoslavie ou bien au Rwanda.