Voix off
Frontex comme frontières extérieures, non pas celles d’un seul pays, mais de l’Union européenne tout entière et de son espace Schengen, un gigantesque territoire synonyme de libre circulation des biens et des personnes dont les pays veulent protéger l’accès. Encore faut-il que les 29 pays qui participent aux opérations partagent la même vision en termes de politique migratoire. Pour surveiller 80 000 kilomètres de frontières sur terre et sur mer, Frontex mobilisait en 2019 près de 1 000 garde-frontières et garde-côtes, 17 bateaux, 4 avions, 2 hélicoptères et 59 voitures pour être précis. D’ici 5 ans, les effectifs devraient atteindre 10 000 personnes avec toujours la même mission : aider les États membres à lutter contre l’immigration illégale. Le tout financé par des pays qui n’ont pas tous les mêmes priorités dans la gestion des crises migratoires. En première ligne, ceux de la façade méditerranéenne, la route de l’exil la plus meurtrière, avec plus de 20 000 morts ou disparus depuis 2015. Sur la même période, Frontex dit avoir sauvé plus de 540 000 vies. Mais son action est vivement critiquée par de nombreuses associations quand il s’agit de renvoyer les migrants en situation irrégulière chez eux. L’agence, accusée d’avoir fermé les yeux, voire même d’avoir participé à des mauvais traitements, notamment sur des mineurs. De quoi écorner l’image de ses missions qui portent les noms de Poséidon, Indalo et Thémis, ceux du dieu des mers, de la chance et de la justice.