Première Guerre mondiale : les tirailleurs de la Grande Guerre

Disponible jusqu'au 07/10/2026 - 17:30Disponible jusqu'au 07/10/2026

Durant la Première Guerre mondiale, les différents pays belligérants ont fait appel à des soldats issus de leurs colonies. Qui étaient ces hommes ?

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Entretien avec Jean-Pierre Verney - L'armée africaine

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Abdoulaye N'Diaye - La reconnaissance

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Ressources pédagogiques
  • B1
    Adolescents16-18 ans

B1 intermédiaire

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Effectuer et présenter une recherche sur les discriminations.

Adolescents
16-18 ans
Interculturel : histoire
Grammaire : argumentation
Parler : faire une présentation, un exposé
Regarder : Regarder
Vocabulaire : guerres
Écouter : Écouter
Écrire : prise de notes
Fiche enseignant
Fiche apprenant
Contenus complementaires

    Qui étaient les tirailleurs de la Grande Guerre ? Quel était leur rôle dans l’armée ? Quelle reconnaissance la France leur a-t-elle témoignée ?

    Ce dispositif pédagogique a reçu le label « Centenaire ».

    Chaîne d'origine
    TV5MONDE
    - Modifié le
    22/02/2022
    Jean-Pierre Verney
    Un engagé de force : un officier arrive dans un village, il va voir le chef du village et le chef du village  dit :  « c’est lui, c’est lui, c’est lui » et il se sépare de tous ceux qui peuvent lui faire de l’ombre et des  familles qui lui plaisent pas. Par c ontre, celui qui prend la place d’un autre, c’est pas un engagé de force,  c’est  tout  à  son honneur  d’avoir  pris  la  place  de  quelqu’un  d’autre,  on  l’a  pas  forcé  alors  que  pour  beaucoup, ils ont été forcés. En contrepartie, ils espéraient tous avoir des droi ts après guerre, des droits  similaires aux Français, enfin aux Français de souche. Tout le monde sait bien que ça a pas été le cas,  c’est pas une déception, ça a pas été le cas. Dès l’entrée en guerre, l’Angleterre comme la France vont  faire appel à leurs  colonies alors avec des hommes mais il y avait eu déjà avant guerre une volonté en  France, aux initiatives du colonel Mangin d’une armée noire hein, d’une armée africaine.  Lyautey qui est résident au Maroc nous envoie des troupes  - des tirailleurs mais no n pas marocains dits  indigènes parce que le Maroc n’est pas en guerre contre l’Allemagne  – dès août 14, et ces hommes vont  tomber le 5 septembre 1914 devant Maux à la bataille de la Marne. Plus de 800 tombent devant Maux en  2 heures. Les Indiens venant des Indes arrivent en France en septembre 1914 et là, personne n’en parle.  L’Angleterre va mobiliser un million d’Indiens et ils vont avoir 70 000  morts  alors  que  les  troupes  dites  d’Afrique du Nord ou les troupes dites noires en France c’est 35 000 morts les unes et 35 000 morts les  autres. Voyez, les chiffres sont à connaître en fin de compte.  Donc, et la guerre s’éternisant, on va faire appel de plus en plus aux troupes noires dites sénégalaises  car toutes les troupes noires seront sénégalaises hormis les  Malgaches et aux troupes d’Afrique du Nord,  tirailleurs algériens, tirailleurs indigènes et en plus des régiments mixtes après où on veut mélanger des  hommes des colonies ou des coloniaux et des indigènes donc faire des régiments mixtes. Il y a trop de  per tes, voilà.  Au  départ,  ce  sont  des  troupes  qui  vont  combattre  vaillamment,  les  troupes  noires  vont  combattre  en  Isère en 1914 vaillamment avec les troupes de marine et puis les fusillés marins en Isère. Et puis, peu à  peu, on va utiliser les troupes ..., on va s’apercevoir que les Noirs ont du mal à tenir la tranchée, ils  démoralisent dans les tranchées, il y a une mélancolie qui s’installe très vite. Donc par principe, on va les  utiliser pour les assauts, pour les grandes attaques. Donc ils sont dans des ca mps à l’arrière, à Fréjus, de  l’autre côté de la Loire en général, vers le Sud, au moment des assauts, on les monte, ils attaquent et au  bout de 2 ou 3 jours, ils retourneront à l’arrière. Et en plus, on fera tout pour éviter qu’ils aient des  rapports  avec les  populations  civiles.  Bon,  il  y  a une  raison simple hein : s’il y a une relation entre une  femme blanche et un homme noir, l’enfant...c’est visible et il faut éviter ce genre de troubles pour tous  les soldats qui sont dans les tranchées. Voilà. Donc, ces hommes retournent dans des camps et ils sont  un peu...presque prisonniers de ce système, voilà.  Alors, on a dit à un moment qu’on utilisait le sang des Noirs pour protéger le sang des Blancs. Je crois qu’on ne peut pas...euh...c’est pas vrai. Simplement quand  même euh, si on regarde les chiffres, en gros,  les  troupes  blanches  vont  avoir  18%  de  pertes, 18,5 et les troupes noires vont avoir environ 17 % de pertes. Mais les Blancs tiennent la tranchée du 1er janvier au 31 décembre alors que les Noirs la tiennent  pas, la tranchée. Donc ils ont eu beaucoup de pertes pendant les assauts et ils ont eu beaucoup de pertes en très peu de temps en fin de compte.
    Abdoulaye N’Diaye
    Nous n’avons rien reçu de la France. À part certains, mais un peu seulement. Pour la majorité cependant, rien. Ainsi, de retour de la guerre, au lieu de bénéficier de la  somme importante promise, nous nous sommes remis au travail pour pouvoir fonder un foyer. Aller chaque jour aux champs. Trouver du mil ou de l’arachide pour pouvoir nourrir femme et enfants. J’attendais du Blanc qu’il me donne de quoi manger et de quoi acheter mon thé. Cela aurait été une grande récompense. 
    Un journaliste
    Et que pensez-vous de la médaille que vous allez recevoir ?
    Abdoulaye N’Diaye
    Je la porterai, bien sûr. Mais j’aurais aimé qu’elle soit accompagnée de beaucoup d’argent. Comme ça, à ma mort, mes enfants auraient de quoi vivre. 
    Didier Pazery,  photographe
    Et tout le monde me regarde, tout le monde me regarde... moi. C’est pas facile, hein ? 
    Quelqu’un 
    C’est pas facile !

    [Rires]