Première Guerre mondiale : l'entrée en guerre des États-Unis

Disponible jusqu'au 31/12/2035 - 23:59Disponible jusqu'au 31/12/2035

Pourquoi et comment les États-Unis sont-ils entrés en guerre en 1917 ?

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Témoignage de Matthew Tibby - Permission

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Entretien avec Jean-Pierre Verney - L'évolution de l'engagement

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Entretien avec Jean-Pierre Verney - De nouveaux soldats

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Ressources pédagogiques
  • B1
    Adolescents16-18 ans

B1 intermédiaire

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Discuter de l’armée américaine.

Adolescents
16-18 ans
Interculturel : histoire
Grammaire : caractérisation
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Parler : décrire
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Fiche enseignant
Fiche apprenant
Contenus complementaires

    Comment a évolué l'opinion publique aux États-Unis avant leur entrée en guerre et comment ont été perçus ses soldats à leur arrivée en France ?

    Ce dispositif pédagogique a reçu le label « Centenaire ».

    Chaîne d'origine
    TV5MONDE
    - Modifié le
    21/03/2025
    « À la Noël 1917, certains, dont j’étais, ont reçu des permissions de trois jours. Je suis allé à Paris, avec cinq copains de régiment. Le matin de Noël, nous nous sommes rendus à Notre-Dame.  Il y avait foule : impossible de franchir le porche. Je me souviens que la population nous accueillait avec sollicitude, mais nous voyions bien que les gens en avaient assez de la guerre. J’étais surpris par le grand nombre de femmes vêtues de noir à cause du deuil qu’elles portaient. Elles priaient et pleuraient en silence. Toutes les familles avaient perdu un proche. La souffrance de ce peuple m’a profondément touché, elle était palpable en ce jour de Noël. Où le recueillement était de mise plus que la fête. » 
    Jean-Pierre Verney
    L’entrée des États-Unis en guerre, d’abord, elle est tardive. Il faut attendre le mois d’avril 1917 pour que ce pays se décide à entrer dans le camp des Alliés, d’ailleurs pas comme allié, mais simplement comme partenaire. Ça veut dire qu’il peut, qu’il pourra arrêter quand il veut et il ne déclare la guerre qu’à l’Allemagne et pas à l’Autriche au départ, donc il mettra du temps. Ce qui est intéressant, c’est de voir la progression avant d’arriver au mois d’avril 1917. En 1914, l’Amérique vit avec la doctrine de Monroe, ça veut dire ne pas s’occuper de ce qui se passe en Europe. Ensuite il y a une énorme diaspora allemande, irlandaise, italienne aux États-Unis qui ont un poids. L’opinion publique ne verrait pas d’un bon œil l’Amérique rentrer dans le camp des Alliés. Et puis ensuite, il y a le blocus. Le blocus imposé par les Alliés à l’Allemagne gêne effectivement l’économie puisqu’il gêne le commerce international, il gêne les voies de communication et ça, l’Amérique ne le supporte pas. Wilson est outré par cette décision. Et c’est simplement le torpillage du Lusitania milieu 1915, en mai 1915 qui va commencer à faire évoluer l’opinion américaine : « Comment ça, on s’attaque à des civils ! » Alors, même si on sait que le Lusitania transportait des munitions pour les Alliés. Et puis à partir de 1916, avec la bataille de Verdun qui va être vraiment prise en compte par la propagande, il va y avoir une immense propagande aux États-Unis et peu à peu les opinions publiques vont se retourner. Et fin 1916, il va y avoir une série d’évènements qui vont provoquer l’entrée en guerre des États-Unis. Alors d’une part, c’est la reprise de la guerre sous-marine à outrance, ça c’est inacceptable pour les États-Unis. Ensuite, il y a la découverte de ce télégramme secret des pourparlers entre Berlin et le Mexique, pour que le Mexique attaque les États-Unis. Et, en contrepartie, le Mexique récupérerait les terres perdues en 1840. Donc ça, c’est insupportable ! Et puis, ensuite, il y a les banquiers qui montent au créneau : « Si les Alliés perdent la guerre, nous perdrons beaucoup d’argent alors que nous n’avons presque pas prêté aux Allemands. » Et puis ensuite, il y a les opinions publiques qui sont complètement retournées. ça va forcer Wilson qui est un quaker au départ, qui est un pacifiste, à s’obliger à rentrer dans un camp, mais toujours avec cette idée : on ouvre nos portes, on ouvre notre économie, on ouvre notre métallurgie, on fournit toutes les demandes, mais pas un réservoir d’hommes. Et là, il va y avoir une mission du maréchal Foch, qui vient d’être nommé maréchal, qui va encore complètement retourner les opinions et même si à la fin 1917, il n’y a que, environ, 200 000 Américains en Europe, il y en aura presque deux millions fin 1918 et deux millions et demi prêts à débarquer. Voilà, donc ça c’est l’évolution au cours du conflit de cette présence américaine en sachant qu’ils amènent tout avec eux. Et ça, c’est important. Ils n’ont pas d’avions, ils n’ont pas de chars, ils n’ont pas de canons, ils n’ont pas de mitrailleuses pour ainsi dire donc c’est la France avant tout et puis un peu l’Angleterre qui vont fournir toute cette technologie guerrière industrielle. Mais par contre, chaque soldat qui débarque c’est sept tonnes avec lui : les locomotives, les wagons, les camions, les voitures. Chaque soldat a quatre coiffures, a trois uniformes, c’est fabuleux, ils amènent tout.
    Jean-Pierre Verney
    L’Américain qui arrive, il surprend pour énormément de raisons. D’abord, son équipement bien sûr, sa modernité, cette jeunesse. Ce sont des cow-boys ! Ces hommes faisaient la guerre aux Indiens quatre ans avant. J’ai eu la remarque d’une vieille femme qui me disait : « ce qui nous a surpris, c’est que dans notre village de l’Est, c’était près de Verdun, on les a vus se mettre à poil pour se laver. Il faisait froid, ils se déshabillaient entièrement, la nudité ne leur faisait pas peur. Ils se lavaient alors que nous, nous étions encore prisonniers de… bah on était encore dans une autre époque, dans un autre monde. » C’est ce genre d’image qu’il faut voir derrière cette Amérique, mais c’est l’abondance aussi.