Voix off
En cette période de grande tension sur la planète, les décideurs utilisent-ils le français pour réfléchir et se parler ?
Dans le domaine de la diplomatie, le français a toujours été en pointe. À partir du 18e siècle, il remplaçait le latin pour la rédaction des traités internationaux. Et c’est en 1919, pour le Traité de Versailles, à l’issue de la Première Guerre mondiale, que le français a dû, pour la première fois, partager avec l’anglais.
Aujourd’hui le français, 5e langue la plus parlée dans le monde, fait partie des langues officielles des principales instances internationales : de l’OTAN aux Nations unies. Au sein de l’Office de l’ONU à Genève, une large partie des documents, avant d’être traduits, sont rédigés en anglais, la langue française arrive en seconde position puis les langues espagnole, russe, arabe et chinoise.
Seuls l’anglais et le français sont reconnus comme langues de travail à la Cour internationale de justice. Dans les instances européennes, alors que le Brexit est passé par là, l’anglais reste prédominant mais il est demandé que chaque représentant s’exprime dans sa langue natale : c’est ce qu’on appelle le multilinguisme. 24 langues officielles pour les 27 États membres. À l’arrivée, de belles journées de travail pour les 5 000 traducteurs des instances européennes.
Pour la petite histoire, chacun sa langue, c’est l’option qui a été choisie ces jours-ci pour les nombreuses et longues conversations téléphoniques entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine à propos de l’Ukraine.
Le français, le multilinguisme et les traducteurs ont donc encore de beaux jours devant eux.