En quoi consiste ton métier ?
Robin Monjanel
Raconter une histoire et mettre à la fois du rythme et en même temps mettre les images qui correspondent le mieux au récit du journaliste. On peut raconter deux histoires différentes avec les mêmes sources d'images. Par exemple, lors d'une manifestation, si on montre un premier plan où on voit un manifestant jeter un caillou sur la police et, en deuxième plan, la police qui charge sur ces manifestants, et en montrant tout d'abord les forces de l'ordre qui chargeraient les manifestants et ensuite le manifestant qui lance un caillou sur les forces de l'ordre. Moi, j'ai l'impression que ça peut raconter totalement autre chose.
Dans ton métier, tu aimes ?
Ce que je préfère dans mon travail, c'est de raconter des histoires sur un temps suffisamment long. On peut déjà beaucoup plus installer nos personnages, et donc, du coup, à travers ce rythme, ressentir aussi beaucoup de choses qui, des fois, ne sont pas dites dans le commentaire.
Dans ton métier, tu n'aimes pas ?
Il peut arriver des fois qu'on soit obligé de faire un sujet en 40 ou même en 30 minutes, et c'est toujours assez frustrant parce qu'on n'a absolument aucun temps de recul par rapport à l'info. Et souvent, on livre un sujet qui n'est pas toujours très bien monté.
Quelles qualités faut-il avoir ?
Écouter et entendre le rédacteur avec lequel on travaille et bien comprendre ce dont il veut traiter. Une autre des qualités importantes pour un monteur qui travaille dans une rédaction, pour des journaux télévisés sur des sujets un peu chauds, des sujets de news à faire très rapidement, c'est justement d'être capable de gérer son temps et de gérer la pression qui va avec.
Quel est ton parcours ?
J'ai fait un bac S. Ensuite, j'ai intégré une école de réalisation audiovisuelle en trois ans. Et après, la formation propre au montage, je l'ai faite par le biais de stages et par le biais de mes premières offres d'emploi.
Un conseil pour les jeunes ?
Avant même d'intégrer une école, de s'initier à des logiciels de montage. Donc, je pense qu'il faut déjà s'entraîner avec des choses qu'on aime, avec des choses qu'on filme soi-même et essayer de les monter. C'est intéressant d'avoir plusieurs cordes à son arc, pas uniquement d'être monteur. On demande beaucoup maintenant aux gens d'être à la fois étalonneur, c'est-à-dire la retouche d'image, d'être assez polyvalent en fait.