Le narrateur
Moko fut réveillé par le chant d’une voix douce comme la brise. Elle venait de l’autre côté de la plage. Moko s’approcha et au détour d’un gros rocher, aperçut une jeune fille qui ramassait des coquillages dans un grand panier d’osier. Elle avait un chapeau en forme de lune et de jolis yeux, fins comme des moitiés de lune.
Moko
Bonjour. Je m’appelle Moko.
Mei-Li
Et moi, je m’appelle Mei-Li.
Moko
Je croyais qu’il n’y avait personne ici et que j’étais arrivé au bout du monde.
Mei-Li
Quel bout du monde ? Mon village est tout près. Viens ! Je t’y emmène.
Le narrateur
Moko suivit Mei-Li. Soudain un grondement terrible se fit entendre. Une étrange fumée noire s’éleva de l’autre côté de l’île.
Mei-Li
Vite ! s’écria Mei-Li. Il faut prévenir mon village. La montagne est en colère. Quelqu’un a dû pénétrer la forêt interdite.
Moko
C’est moi. C’est ma faute, cria Moko. J’y suis allé quand je suis arrivé ici. Je dois aller m’excuser. La montagne me comprendra.
Le narrateur
Moko prit alors le sentier qui grimpait dans la forêt. Mei-Li tremblait de peur. Moko lui prit la main et l’entraîna vers la montagne. Plus ils marchaient, plus la fumée devenait noire et plus la chaleur les étouffait. Ils arrivèrent au bord d’un trou immense où bouillonnait rouge et orange une fournaise des plus étranges.
Moko
Pardonne-moi, Montagne, je ne savais pas que la forêt était interdite. Ne te mets pas en colère à cause de moi.
Le narrateur
Mei-Li tendit à Moko le plus beau coquillage qu’elle avait ramassé sur la plage.
Mei-Li
Fais comme le faisaient mes ancêtres, lui dit-elle. Donne à la montagne ce que j’ai de plus beau.
Le narrateur
Moko lança le coquillage aussi loin qu’il le put au fond du brasier ardent. Et Mei-Li se mit à chanter. La fumée disparut. La montagne cessa de gronder et le brasier s’éteignit peu à peu.
Moko
Ton village est sauvé Mei-Li ! Nous avons réussi !