Module 2 - Favoriser la prise de parole

Disponible jusqu'au 12/10/2033 - 23:59Disponible jusqu'au 12/10/2033

Quelles sont les astuces pour inciter les élèves à s’exprimer à l’oral en classe ?

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8:20

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    Mathilde est enseignante de FLE auprès de jeunes adultes de niveau B1 souhaitant à l’avenir travailler à l’international. Elle nous donne ses astuces pour susciter la prise de parole de ses apprenantes et apprenants à partir d’un sujet culturel. Elle utilise dans sa classe la ressource pédagogique « Bénin, la plus grande fresque d'Afrique ».

    Chaîne d'origine
    TV5MONDE
    - Modifié le
    08/12/2023
    Voix off
    Favoriser la prise de parole des apprenantes et des apprenants. Mathilde est enseignante à l'Alliance française de Bruxelles-Europe, en Belgique. Les apprenantes et les apprenants de Mathilde sont de jeunes adultes de niveau B1. Ils étudient le français parce qu'ils souhaitent travailler à l'international ou vivre dans des pays francophones. Pendant le cours, ils sont amenés à s'exprimer sur un sujet culturel. Le film montre quatre étapes du parcours pédagogique : la compréhension globale, la compréhension affinée, le travail sur la langue et la production. Voyons comment Mathilde suscite la prise de parole de ses apprenantes et de ses apprenants. 
    Mathilde
    Essayez de ne pas vous bloquer sur les mots que vous ne comprenez pas, mais essayez de comprendre le contexte en général. Vous avez les images, les images vous aident. OK ! 
    Voix off
    Étape trois : la compréhension globale. 
    Journaliste
    En plein centre de Cotonou, un mur de 940 mètres de long entièrement peint à la bombe. Voici la plus grande fresque d'Afrique et la troisième plus longue du monde. C'est le pari fou d'un collectif de graffeurs béninois qui se sont mis en tête de raconter l'histoire de leur pays en peinture. 
    Mathilde
    Alors, on va garder, pour le coup, les groupes de deux. Essayez de répondre vrai ou faux ensemble. S'il y a des phrases que vous n'avez pas comprises, il n'y a pas de problème, on va les voir ensemble de toute manière. Oui, tu peux te mettre avec Julia. « À la bombe », c'est le mot qu'on utilise. On peut dire « peint au pinceau », si vous l'utilisez. 
    Apprenante
    Les choses… 
    Mathilde
    Les rouleaux. 
    Apprenante
    Des rouleaux pour faire… ils ont utilisé le rouleau. 
    Mathilde
    S'il y a des réponses sur lesquelles vous n'êtes pas d'accord, mais vous avez une justification qui est correcte, moi ça me va. L'important, c'est que vous justifiez correctement. 
    Apprenant
    Le mur a entièrement été peint à la bombe. C'est vrai. 
    Mathilde
    C'est vrai. Est-ce que quelqu'un n'est pas d'accord ? 
    Apprenante
    Ils ont dit qu'il était peint à la bombe, mais tu peux voir que parfois ils utilisent des roule… 
    Mathilde
    Des rouleaux. 
    Apprenante
    Des rouleaux, pardon. 
    Mathilde
    Les deux réponses me conviennent. Pour favoriser les échanges entre les apprenants, mon conseil serait d'abord de leur faire confiance et surtout de ne pas les interrompre trop souvent. De les aider, évidemment, dans le cas il leur manque un mot, il leur manque du vocabulaire, mais de ne pas les interrompre pour les corriger tout le temps. Je préfère prendre des notes dans certaines activités et y revenir par la suite avec tout le groupe, donc leur donner des phrases dans lesquelles il y a des fautes et qu'ils essaient de les corriger sans pointer la faute et la personne. Et ça leur permet aussi parfois de s'auto-corriger. 
    Voix off
    Étape quatre : compréhension affinée. 
    Apprenante
    J'ai habité en Tunisie et c'était très populaire en Tunisie d'utiliser le graffiti, l'art, pour lutter contre le gouvernement. 
    Apprenante
    Et j'ai vu aussi qu'il y a des phrases comme transmuter quelque chose… comment dire les gens après nous ? 
    Mathilde
    Les générations futures. Générations passées et futures. 
    Apprenante
    pour les générations futures. 
    Mathilde
    Est-ce qu'il y a encore des mots dont vous n'êtes pas sûrs ? Mon rôle, c'est un rôle de médiation et un rôle aussi d'encouragement. C'est important d'encourager ceux qui ont plus de mal à parler, justement à ne pas hésiter à se livrer. 
    Apprenante
    On pense que le but de ce projet est d'améliorer la ville, peut-être, avec beaucoup de couleurs et c'est peut-être aussi pour envoyer un message, un message d'héritage ou de culture. 
    Mathilde
    OK, super. Est-ce qu'il y a un autre objectif selon toi, Mia ? Andi, est-ce qu'il y a un autre objectif ? 
    Mia
    Il fait les graffitis pour transmettre un message sur sa culture et les traditions spécifiques de sa culture. 
    Mathilde
    Évidemment, il y en a qui n'ont pas besoin d'être un peu poussés, mais par contre, il y en a, il faut les relancer parce qu'ils n'ont pas forcément le courage de se lancer tout seul. Et puis, parfois, il leur manque aussi des pistes pour aller un peu plus loin. 
    Voix off
    Étape cinq : travail sur la langue. 
    Andi
    Moi, mes parents ne m'enseignent pas beaucoup de traditions, donc c'est difficile de répondre à cette question. 
    Mathilde
    La cuisine, par exemple. 
    Andi
    Oui, la cuisine tradi… oui, la cuisine. Moi, je ne cuisine pas, mais oui, j'aime la cuisine chinoise. 
    Mathilde
    En petits groupes, justement, les personnes un peu plus timides auront plus tendance à se livrer, ce qui est plus difficile à faire dans le grand groupe. Par contre, le grand groupe, ça permet aussi de transmettre un esprit de classe, un esprit de groupe. Les deux modalités sont très importantes et, justement, l'intérêt est de les alterner. 
    Voix off
    Étape six : production. 
    Mathilde
    Rita et Andi, est-ce que vous pouvez venir avec votre chaise ici, comme ça on essaie de faire plus ou moins un cercle ? OK, alors, chers étudiants de l'Alliance française, bienvenue à notre échange. Dans cette journée du patrimoine, nous allons parler aujourd'hui de cette phrase : il faut savoir d'où l'on vient pour savoir l'on va. Vous allez nous donner votre avis, nous parler de votre expérience personnelle. C'était un peu mon objectif, mais je ne pensais pas forcément que les étudiants allaient aller aussi loin, aller se livrer aussi parce qu'il y en a plusieurs qui ont donné des exemples personnels. 
    Apprenante
    Récemment, j'ai découvert des plats de Belgique que j'aime, c'est le boudin noir avec le rouge… c'est des légumes. 
    Mathilde
    C'est des légumes. 
    Apprenante
    C'est conservé… comment dire ? C'est fermé… ferment… 
    Apprenante
    Fermenté ? 
    Apprenante
    Fermenté. Mon mari est Belge et il m'a dit que c'est vraiment un plat traditionnel. 
    Mathilde
    Fermenté ? Tu demanderas à ton mari. Mon objectif, qui était de les faire parler un maximum, pour moi a été atteint. Ils n'ont pas arrêté de parler du début à la fin, qui plus qui moins, mais au final, ils ont tous parlé. Donc voilà, très contente. 
    Voix off
    Les astuces de Mathilde. Laisser la parole aux élèves : éviter d'interrompre les échanges, traiter les erreurs collectivement en fin de cours. Passer dans les groupes : encourager les plus timides à prendre la parole, relancer les sujets de discussion, apporter une aide lexicale si nécessaire. Alterner les modalités de travail : favoriser le travail en petits groupes pour des échanges moins intimidants, organiser des échanges en classe entière pour la cohésion du groupe, faire déplacer les élèves pour varier les partenaires de discussion. 
    Mia
    Je pense que c'est amusant de faire des trucs comme ça en groupe parce que chaque personne a des connaissances différentes et c'est une bonne manière d'apprendre de nouvelles choses. On parle beaucoup et c'est très bien.