Voix off
Quelques pas de danse et chants traditionnels pour accueillir l’arrivée de la délégation de l’ONU. Après Kinshasa et Goma, les représentants des Nations unies ont visité ce camp de déplacés dans l’est du pays. Ici, des milliers de personnes attendent de pouvoir un jour rentrer chez elles. En seulement un an, le conflit avec le M231a poussé près de 800 000 personnes sur les routes de l’exil. Les autorités congolaises pointent du doigt la responsabilité du Rwanda, qu’elles accusent une nouvelle fois de soutenir le groupe armé.
Modeste Mutinga Mutushayi, ministre congolais des actions humanitaires
Nous sommes tous à l’écoute, dans l’espoir que les instructions claires, les messages clairs seront envoyés au Rwanda et au M23, pour qu’au 31 au plus tard, notre territoire puisse être libéré, et que ces milliers de personnes sinistrées commencent à rentrer dans leur lieu d’origine, progressivement. C’est notre grand espoir.
Voix off
L’implication du Rwanda dans le conflit est au centre des négociations. Kigali continue de démentir son soutien au M23. Mais selon l’ONU, les preuves sont là ; il n’y a pas de doute.
Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations unies
Il n’est plus à démontrer non plus que le Rwanda soutient le M23. Il est d’autre part clairement établi aussi qu’il y a des incursions de l’armée régulière rwandaise dans le Nord-Kivu et que cela aussi est inacceptable. Donc ça fait partie des sujets dont il faut discuter. Il faut que ça cesse.
Voix off
Pour le moment, toutes les négociations de paix ont échoué. Un cessez-le-feu avait bien été négocié avec la médiation de l’Angola, mais il a été rompu le jour même où il devait entrer en vigueur. Après trois jours en RDC, la visite de la délégation de l’ONU touche donc à sa fin. Et faute d’accord sur le terrain, les combats continuent.
1Le mouvement du 23 mars est un groupe créé à la suite de la guerre du Kivu. Il est composé d'ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) réintégrés dans l'armée congolaise à la suite d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa, d’où leur nom. Les membres considèrent en effet que le gouvernement congolais n'a pas respecté les modalités de l’accord. Le M23 est accusé de nombreuses violences contre les populations civiles par des ONG, la Cour pénale internationale et le gouvernement américain.