- Ça a été ?
- Ouais, ça va.
- Au revoir.
- Merci bien. Lauren ?
- Oui.
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Rien.
- Ben non, pas rien. Y a autant de larmes sur ta feuille que sur tes joues. Y a un problème ?
- Non, non, ça va.
- J’sais pas. Ça fait une semaine que t’es pas bien. Tu pleures pendant le devoir. Si y a quelque chose qui va pas, tu peux m’parler.
- Non, c’est bon. J’ai pas besoin de vous en parler. Vous êtes pas mon père.
- Non, j’suis pas ton père. T’en as parlé avec ton père ?
- Non. Il s’en fout mon père. Bon, c’est bon, j’peux partir ?
[Patrick Bruel]
Tu rentres tôt, plus tôt qu'avant
Tu allumes ton ordi, tu attends
Ils sont tous là, derrière l'écran
Cette fois encore, c'est pas ta fête
Tu lis quand même, tu baisses la tête
Il faudra bien que ça s'arrête
Ces mots jetés, un peu pour voir
Derrière un clavier, va savoir
Quel enfant sage prend le pouvoir ?
Seul dans sa chambre, un gamin rit
Pour faire rire les autres avec lui
Et ça tombe sur toi aujourd'hui
Sèche tes larmes, regarde-moi
J'ai encore plus mal que toi
Quand tes yeux me demandent « Pourquoi ? »
On répète c'que l'on entend
On cherche sa place dans le vent
Mais ce n'sont que des mots d'enfants
- Eh, tu connais les neknominations ?
- Non, c’est quoi ?
- Tu t’enfiles une bouteille de vodka pure. Tu veux pas passer pour une bouffonne, tu fais ça.
Pour une fille qui leur dit non
Pour un garçon qui aime un garçon
Pour une petite phrase à la con
Parce qu'au milieu d'une cour d'école
Il n'y a pas que les ballons qui volent
Il n'y a pas que des jeux de rôles
Qui est minable ? (Dégage !), qui est cador ? (J’veux pas t’parler !)
Pour un blouson, pour un portable, c'est si facile de mettre à mort
Lève la tête, regarde-moi
J'ai encore plus mal que toi
[La Fouine]
Et on les croise à la pelle, les voyous virtuels
Les petites ont treize piges, veulent déjà être sensuelles
Les murs n'ont plus d'oreilles, ils ont Bluetooth, ADSL
Et on joue au jeu de celui qui sera le plus cruel
Les commentaires appellent au secours, parfois les mots sont des larmes
Les claviers ça tire : les ordis sont des armes
"Maman j'reste dans ma chambre, maman j'ai pas trop faim
Maman j'ai fait souffrir, mais c'est court comme un refrain"
Rencontres sur le net, tu sais même plus qui tu vois
Privés sont les messages, plus besoin de se casser la voix
"Je t'aime" par SMS et "Tu me manques" par e-mail
Tu m’as kiffé sur Twitter et t’as rompu par BBM
Moi quand j’étais petit on n'avait pas d’ordinateur
On restait jouer au foot et on parlait pendant des heures
Toi t’es seul devant l’écran, et même les jours de fête
Dis-moi avec qui tu surfes, je te dirai qui tu traites
[Patrick Bruel]
Pourquoi ?
Demande-leur, ils n'savent pas
Ils croient jouer comme les grands
À d'autres guerres, à d'autres jeux d'enfants
Lève la tête, parle, je t'entends
Change le sens du vent
La haine se glisse dans les bagages
À l'âge des livres d’images
[Patrick Bruel & La Fouine]
(Comment lever la tête de mon clavier ?)
Sèche tes larmes, regarde-moi
(T'as qu'à ouvrir un compte, si tu veux parler)
J'ai tellement d'autres mots pour toi
(Papa, j'ai plus ton temps, j'suis connecté)
Tes yeux demandent « Où on va ? »
(J'suis tranquille dans ma chambre, tu sais où je vais)
Nulle part, si tu m'en parles pas
Combien se sont tus aujourd'hui ?
Combien seront-ils encore ?