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L’intelligence artificielle, une réponse au problème de santé publique en Afrique ? C’est la question que soulève le docteur Mourad Jabou, médecin radiologue dans un établissement de santé de Tunis. Cette patiente réalise un scanner pour des douleurs abdominales. Le docteur s’appuie sur l’intelligence artificielle pour établir le diagnostic.
Dr Mourad Jabou, médecin-radiologue
L’intelligence artificielle assure la détection de pas mal d’anomalies, notamment dans les pays où il y a très peu de radiologues. Par exemple, on prend des pays avec 80 millions d’habitants, comme la RDC où il y a 50 radiologues.
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Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le continent africain souffre de graves pénuries de personnel médical. Il faut compter en moyenne 1,55 professionnel de santé pour mille habitants en Afrique, un chiffre bien en dessous du seuil défini par l’OMS qui est de 4,45 professionnels de santé pour un millier d’habitants.
Dr Mourad Jabou, médecin-radiologue
L’intelligence artificielle va essayer de checker les dossiers des patients pour faciliter le travail du nombre restreint de radiologues dans un premier temps et essayer dans un deuxième temps que l’intelligence artificielle soit un premier lecteur et que les radiologues n’interviennent que sur les dossiers pathologiques.
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Le médecin s’appuie sur la start-up tunisienne InnoDeep. Cette plateforme d’intelligence artificielle assiste les médecins dans l’analyse des images et la détection d’anomalies ou de pathologies chez les patients, notamment pour le dépistage du cancer du sein.
Mustafa Hamdi, créateur de la start-up tunisienne InnoDeep
L’intelligence artificielle, ça va pouvoir par exemple détecter la présence d’une tumeur et attirer l’attention du médecin partenaire.
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L’intelligence artificielle serait aussi un nouvel outil pour lutter contre la désertification. Avec seulement 400 mètres cubes d’eau disponibles par an et par habitant, la Tunisie est en situation de stress hydrique, selon l’indice de l’OMS. Ces dernières années, des agriculteurs tunisiens, comme Mohammed, peinent à irriguer leurs terres agricoles. Il s’est tourné vers l’intelligence artificielle pour optimiser sa consommation énergétique.
Mohammed Dkhil, agriculteur de Soliman
Nous avons beaucoup de problèmes d’accès à l’eau liés au manque de précipitations. Les cycles de chaleur sont plus longs et ça affecte la floraison des plantes. Donc j’ai cherché sur Internet un moyen de réduire ma consommation en eau et j’ai trouvé Smart Farm. Pour le moment je suis content, mes arbres fruitiers ont suffisamment d’eau.
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Ce petit tube blanc, c’est le dispositif d’intelligence artificielle qui permet à Mohammed d’optimiser sa consommation en eau. Il a été conçu par Béchir Ben Brika, créateur de la start-up Smart Farm.
Béchir Ben Brika, créateur de la start-up tunisienne Smart Farm
C’est un outil qui aide à la décision, qui va transmettre les paramètres collectés tels que l’humidité du sol, la température, la pression de l’air aussi. Donc toutes ces informations, elles vont être stockées au niveau du cloud où il y a deux couches d’intelligence artificielle pour les recommandations en irrigation.
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L’intelligence artificielle par et pour les Africains, c’est tout l’enjeu de ces deux start-up tunisiennes qui ont pour objectif de répondre au mieux aux défis climatiques et sanitaires sur le continent.