Voix off
La réunion est importante, capitale, même. Ces militants peaufinent la fin de leur campagne contre le référendum anti-LGBT du gouvernement de Viktor Orban. Viktoria Radvanyi, la présidente du collectif, espère mobiliser les électeurs les plus jeunes pour contrer ce scrutin, qu’elle juge peu clair.
Viktoria Radvanyi, présidente du collectif Budapest Pride
Ce référendum laisse une grande place à l’interprétation, et c’est pour ça qu’il est dangereux. La chose la plus importante, c’est de faire en sorte que cette folle chasse aux sorcières contre la communauté LGBT s’arrête là. C’est vraiment dur d’être activiste LGBT dans ce pays.
Voix off
Malgré ces difficultés, rien n’altère la détermination de ces militants. Mais dans une lutte commune, les stratégies ne sont pas toujours les mêmes selon les collectifs. Ces cinq femmes ont attendu la tombée de la nuit pour commencer leur opération « affichage ». Comme Viktoria Radvanyi, elles sont contre le référendum, mais plutôt que de voter contre, elles appellent à l’invalider.
Maria Takacs, militante pour la défense des droits LGBTQ+
Ici, il est écrit « pour des questions invalides, donnez une réponse invalide ». Dans un pays normal, les enseignants expliquent ce qu’est la sexualité, ce que c’est que d’être différent, ce que c’est qu’être gay, lesbienne ou transgenre. Ces questions doivent être abordées ouvertement à l’école. Les gens ne devraient pas voter à propos de ces questions.
Voix off
Aller voter donc, mais rendre son bulletin invalide, car en Hongrie, un référendum est validé seulement si 50 % des électeurs inscrits ont voté soit oui, soit non. Dans la rue, aux yeux de tous, ce genre d’action interpelle. Devant notre caméra, un homme va accoster les militantes.
Homme dans la rue
J’en ai rien à foutre, pour être honnête.
Voix off
Ce genre d’attitude, Maria Takacs et ses amies en ont l’habitude. En Hongrie, le débat sur ces questions est explosif, les réactions sont contrastées.
Magdalena Timar, militante pour la défense des droits LGBTQ+
En général, les gens ne disent rien, même s’ils sont d’accord avec nous. Parfois ils sourient pour exprimer leur accord, mais ils ne réagissent pas beaucoup plus. Parfois, je fais ces actions seule, pendant la journée. Et parce que je suis seule, certaines personnes viennent me dire des choses, et en général, ce sont des mauvaises choses, comme « tu n’es qu’une gouine ».
Voix off
Alors, voter contre ou invalider le scrutin ? Les stratégies diffèrent, mais l’objectif reste le même : faire taire Viktor Orban et sa politique.