Antoine Fonteneau, présentateur de l’émission JTNT
Le JT des nouvelles technos sur TV5MONDE. Au menu, aujourd’hui, le succès du financement participatif sur Internet. Bonjour à tous. On l’appelle « crowdfunding » ou « financement participatif ». En tout cas, beaucoup de startups ont aujourd’hui recours à ce mode de financement alternatif. Comment expliquer son succès ? On en parle dans un instant avec Vincent Ricordeau, le patron de KissKissBankBank et tout de suite, dans le banc d’essai. Vous connaissez peut-être l’Oculus Rift qui a lancé la mode des casques de réalité virtuelle. Eh bien, c’est grâce aux fonds levés sur Kickstarter que cette technologie a vu le jour. Kickstarter, c’est l’un des plus célèbres sites de financement participatif ; il est américain en l’occurrence. En France, les plus connus s’appellent My Major Company, Ulule ou encore KissKissBankBank. Toutes ont un fonctionnement similaire. Le projet est présélectionné par la plateforme dans tous les domaines : technologie, humanitaire ou artistique. Il est ensuite présenté sur une des pages du site, photos et vidéo à l’appui souvent. Il s’agit de sensibiliser les financeurs potentiels : le grand public, vous et moi. Si l’objectif de financement est atteint dans le temps imparti, le projet pourra se faire. Dans le cas contraire, les fonds sont reversés aux donateurs particuliers, des particuliers qui reçoivent toujours une contrepartie, parfois mince –parfois il s’agit du produit lui-même– et parfois, dans de très rares cas, un pourcentage sur les bénéfices. Deux questions maintenant à Vincent Ricordeau. Bonjour.
Vincent Ricordeau, le patron de KissKissBankBank
Bonjour.
Antoine Fonteneau, présentateur de l’émission JTNT
Vous êtes le fondateur de KissKissBankBank, l’un des pionniers en matière de financement participatif. Comment on explique le succès de ce « crowdfunding » aujourd’hui ?
Vincent Ricordeau, le patron de KissKissBankBank
C’est assez simple, en fait. C’est une manière de reprendre le pouvoir sur son argent. Plutôt que de le laisser dormir dans les banques, on décide finalement de l’investir ou de le donner à un projet qui a du sens pour soi. Et la deuxième raison, c’est qu’à l’intérieur de ce projet, lorsque vous le financez, vous récupérez un bout de ce projet en nature : une dédicace, un CD, une invitation, potentiellement le produit que vous avez financé et donc, du coup, vous êtes dans une zone d’échange très forte avec le créateur où la logique est, ensemble, de co-créer et de donner naissance à une multitude de projets.
Antoine Fonteneau, présentateur de l’émission JTNT
Et comment vous voyez l’avenir du financement participatif, est-ce qu’un jour vous espérez remplacer les banques ?
Vincent Ricordeau, le patron de KissKissBankBank
Remplacer les banques, non. Mais par contre, sur le début du « crowdfunding », comme sur KissKissBankBank, on a créé une logique de retour sur investissement émotionnel, c’est vraiment le driver numéro 1 qui motive les gens. Aujourd’hui, notre logique va vers d’autres types de créateurs, notamment vers des PME plus classiques qui sont sur certaines de nos plateformes, comme Lendopolis, aujourd’hui, permettent aux gens de devenir microinvestisseurs, alors que dans le cas de KissKissBankBank, on était micro-mécènes. Et donc, en devenant micro-investisseur, on investit ou on prête de l’argent à des PME, qui vous le rendent, pour le coup, mais avec un taux d’intérêt au bout assez important, entre 5 et 10 %. Et donc, du coup, on est dans deux zones potentielles : on peut se lever le lundi en ayant envie de donner à un artiste pour que le projet naisse et puis le mardi, du coup, investir directement dans l’économie réelle. Donc, remplacer les banques, non mais, par contre, remplir une case manquante et répondre à une carence réelle du marché ou des marchés financiers traditionnels, ça c’est sûr. Vous restez avec nous, Vincent Ricordeau, on poursuit cette conversation sur tv5monde.com, à tout de suite. C’est la fin de ce JTNT, rendez-vous dimanche prochain, sur TV5MONDE.