Générique Il sera question d’histoire. Françaises, Français… I have a dream. Je suis contre la peine de mort.
Voix off
Le 11 février 1990, à 16h15, les grilles du pénitencier Victor Verster, à quelques kilomètres du Cap, en Afrique du Sud, s’ouvrent devant une foule fébrile. Après 27 années de captivité, Nelson Mandela est libre. À 72 ans, celui que l’on surnomme Madiba, d’après le nom de son clan tribal, s’avance aux côtés de sa femme Winnie, vers un nouveau chapitre de son long combat contre l’apartheid.
Voix off
En 1948, le parti nationaliste blanc remporte les élections législatives. Un nouveau régime est mis en place, afin de séparer les Blancs des Noirs dans tous les aspects de la vie quotidienne : c’est l’apartheid.
Son d’archive
« Ce n’est pas agréable, physiquement, de venir en contact avec eux, dans des autobus, des trains et tout ça ».
Voix off
Un terme nouveau pour une vieille idée ; le racisme étant présent dans le pays depuis les premières colonisations au XVe siècle. Mais avec ce nouveau régime, le racisme devient méthodique. Les lois se démultiplient pour limiter les droits et les libertés des Noirs, mais aussi des métis et des Indiens. Il ne leur est désormais plus possible de se déplacer ou de travailler librement, ni même de s’asseoir sur le même banc qu’un Blanc. Un couvre-feu est mis en place, et ils sont contraints d’emménager dans des quartiers réservés, entre eux, et surtout loin des Blancs.
Son d’archive
« Et tous les Afrikaners pensent la même chose : pour eux, il n’y a pas de problème noir. Ils ne veulent pas le connaître, ils ne veulent rien changer à leur mode de vie. »
Voix off
C’est à la lutte contre cette politique diabolique que Nelson Mandela décide de consacrer sa vie. Fils de chef, issu d’une famille royale de l’ethnie Xhosa, Nelson Mandela bénéficie d’une excellente éducation. À l’université de Fort Hare, la seule université du pays acceptant les Noirs, il entame des études de droits. Il découvre les doctrines suprémacistes blanches et adhère à la doctrine de non-violence prônée par Ghandi. Quelques années plus tard, tandis qu’il poursuit ses études à Johannesburg, il rencontre des militants anti-apartheid qui suscitent son intérêt. Il rejoint alors l’ANC, un parti politique qui revendique les droits de la majorité noire et lutte contre les violences qui leur sont infligées. En 1951, il est le premier Noir du pays à ouvrir son cabinet d’avocats, avec lequel il défend les opprimés de l’apartheid.
Voix off
Le 21 mars 1960, une manifestation pacifique tourne au bain de sang dans la petite ville de Sharpeville. Les manifestants protestent contre le « pass », un document obligatoire qui limite la circulation des Noirs sur le territoire. La police tire sur la foule et fait 69 morts, dont des femmes et des enfants, touchés dans le dos alors qu’ils cherchaient à fuir. Le pays est au bord du soulèvement, et le gouvernement, qui craint de voir le régime vaciller, déclare l’état d’urgence et interdit l’ANC. Le parti bascule alors dans la clandestinité et abandonne la non-violence pour s’engager dans la lutte armée.
Voix off
À la tête de cette cellule révolutionnaire, Nelson Mandela, qui devient le terroriste le plus recherché d’Afrique du Sud. Le 5 août 1962, après un an et demi d’opérations de sabotage, la police l’arrête. Il est condamné à perpétuité avec huit autres membres de l’ANC, pour complots révolutionnaires. Il devient alors le prisonnier politique le plus célèbre du monde, faisant l’objet de très nombreuses campagnes pour sa libération.
Voix off
En 1989, alors que les pressions internationales se font de plus en plus fortes pour mettre un terme à ce régime qui scandalise le monde entier, un nouveau président, Frederik de Klerk, est élu. Quelques mois plus tard, il annonce la libération de Nelson Mandela, réhabilite l’ANC et abolit complètement l’apartheid. En 1994, l’Afrique du Sud connaît un tournant décisif : les premières élections multiraciales se tiennent dans le pays. Nelson Mandela, qui vient d’obtenir le prix Nobel de la paix, se présente avec l’ANC et est triomphalement élu. Il devient alors le premier président noir d’Afrique du Sud.