La langue française est un trésor

Disponible jusqu'au 28/06/2028 - 23:59Disponible jusqu'au 28/06/2028
Quelle est la stratégie du président pour le français et le plurilinguisme ?
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    L'écrivaine Leïla Slimani aborde dans un entretien les thèmes de la francophonie et de la langue française.
    Chaîne d'origine
    TV5MONDE
    - Modifié le
    13/12/2021
    Patrick Simonin :
    Mais vous étiez hier à l’Académie française avec beaucoup, beaucoup de jeunes qui étaient avec les académiciens et le président de la République Emmanuel Macron qui on va le voir à l’image a parlé de la francophonie et de la langue française comme d’un trésor. Il dit : « c’est C’est un trésor partagé de 700 millions de personnes dans le monde », notamment de plus en plus d’Africains. , cC’est un trésor. !
    Leïla Slimani :
    Oui, bien sûr que c’est un trésor. Parce que d’abord, c’est cette langue qui nous permet de partager, de discuter, de s’aimer, de se séduire de rire ensemble. C’est une langue, en plus, qui est une langue monde qui vit sur des sortes d’archipels éclatés et qui, finalement, s’est développée dans chaque endroit avec sa propre couleur, sa propre chair, ses propres odeurs. Et ça, c’est absolument merveilleux parce que c’est une langue qui se laisse créoliser, qui se laisse transformer, et il faut qu’on soit à l’écoute de cette poésie-là, de cette poésie diverse de la langue française.
    Patrick Simonin :
    Oui, et donc une position offensive sur la langue française, on dit une trentaine de propositions. On ne pourra pas toutes, enfin, les énumérer. On dit, notamment, par exemple, à destination des lycées français de l’étranger parce que c’est très important au niveau de l’éducation ce qui a été annoncé hier par le président de la République.
    Leïla Slimani :
    Oui, bien sûr, c’est très important. D’abord, apprendre le français en France et bien l’apprendre. Je crois que ça, c’est essentiel. On ne vapeut pas défendre la francophonie dans le monde quand, chez nous-mêmes, on a du mal à apprendre le français. Il y a trop d’enfants qui sortent du primaire sans bien parler, sans bien maîtriser le français. L’important, l’important, c’est ce aussi donner donnée à l’oralité, apprendre aux enfants à s’exprimer en français : savoir s’exprimer, savoir débattre, savoir convaincre. Vous le savez comme moi, c’est aussi un outil immense d’intégration sociale. C’est un outil de dignité de bien savoir s’exprimer. Je pense que c’est très important, c’est pour ça aussi que vis-à-vis des réfugiés, on va augmenter le nombre d’heures pour apprendre le français. Parce qu’on ne peut pas accueillir dans un pays si on n’accueille pas dans une langue. Et il faut permettre aux gens de maîtriser cette langue et ensuite d’aller vers le marché du travail.
    Patrick Simonin :
    250 heures pour l’instant, on peut passer à 600, 800 heures
    Leïla Slimani :
    Tout à fait.
    Patrick Simonin :
    d’apprentissage pour les réfugiés.
    Leïla Slimani :
    Exactement, et surtout pour les personnes les plus vulnérables qui, souvent, arrivent sans savoir lire et écrire, évidemment 250 heures, c’est tout à fait insuffisant et puis, il faut aussi s’adapter aux horaires. Souvent les cours s’arrêtent à 18 heures alors que les gens travaillent. Évidemment, il faut faire des cours du soir, il faut s’adapter aussi aux conditions concrètes de la vie des gens.
    Patrick Simonin :
    Oui, alors doublement donc du nombre d’élèves dans les lycées français de l’étranger, ça veut dire des moyens supplémentaires.
    Leïla Slimani :
    Alors, pour le moment, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est chargé d’une mission de réflexion et de réfection sur les lycées français à l’étranger. Au mois d’août, on en saura un peu plus sur la façon dont va s’organiser ce redéploiement, car il faut bien sûr, de toute façon, repenser la question du financement de l’Aagence de l’enseignement français à l’étranger, mais, en tout cas, le président a réitéré sa volonté que ça reste bien sûr une marque très importante, celle des lycées français à l’étranger.
    Patrick Simonin :
    Évidemment, l’Afrique est au cœur des enjeux puisque ce sont les Africains qui vont faire la francophonie de demain. Ça n’est pas comme l’a dit le président Macron, un faux nez d’une sorte de néo-colonialisme, la façon dont la France traite la langue française ?
    Leïla Slimani :
    Oui, voilà, il faut arrêter d’être dans cette position de surplomb, il faut faire les choses avec nos partenaires. C’est pour ça qu’il y a cette volonté d’aider à la formation des professeurs de français, de fournir des manuels, mais c’est pour ça aussi que le président de la République a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement pour nous de diffuser le français, il s’agit aussi pour les Français de mieux apprendre les langues africaines, de s’intéresser à ces langues, qu’elles soient enseignées dans nos universités, que nos ambassadeurs, nos fonctionnaires parlent les langues locales lorsqu’ils arrivent dans les pays africains parce qu’il ne faut pas que la francophonie devienne une paresse. Il ne faut pas parce qu’on est dans un pays on parle français, nous-mêmes, nous nous désintéressions des langues locales. Non, il faut que chacun fasse aussi le pas vers la culture de l’autre parce que c’est ça qui enrichit aussi cette francophonie : c’est ce plurilinguisme. Quand on est francophone, en général, on parle plusieurs langues, et c’est la beauté de cet espace et ce qui fait notre différence par rapport à tous les autres espaces linguistiques, c’est que c’est un espace cohabitent tout le temps plusieurs langues.
    Patrick Simonin :
    Oui, alors on pourrait parler aussi d’un baccalauréat international, d’un baccalauréat francophone qui serait créé.
    Leïla Slimani :
    En tout cas, pour le moment déjà, ce qu’on va mettre en place, c’est de mieux enseigner toutes les littératures de langue française, c’est-à-dire, ne plus être seulement dans un enseignement patrimonial, avec des écrivains hexagonaux. Il faut que les étudiants et les élèves de France entendent d’autres français, se rendent compte qu’aujourd’hui, les grands poètes de la langue française, ne se situent pas simplement entre Lille et Marseille, qu’ils sont aussi au Sénégal, ils sont aussi en Haïti, ils sont aussi au Canada et partout ailleurs.
    Patrick Simonin :
    Oui, internetInternet, c’est une dimension très importante, on l’a compris dans la bouche d’Emmanuel Macron. Évidemment, améliorer le référencement sut sur internet Internet des contenus francophones et plurilingues, en partenariat avec le Québec, avec d’autres partenaires francophones ensuite, et puis finalement favoriser par internet Internet la diffusion de la langue française.
    Leïla Slimani :
    Oui, sur Iinternet, la bataille est très importante. Moi, je milite aussi pour qu’il y ait plus de contenus, notamment de contenus culturels sur internetInternet. Pourquoi pas un Netflix francophone, pourquoi pas pas, voilà, une plateforme comme ça qui permettrait d’agréger des contenus venant de partout, francophones, avec aussi du encore du sous-titrage, parce que je pense que c’est important de rester ouvert sur toutes les autres langues et de permettre à d’autres de rentrer dans ces cultures francophones. Donc, évidemment, le terrain d’internet d’Internet va être un des terrains principaux de combat.