Séquence 1 : 00’ à 00’31
Jimi Hope
Moi je suis un ami, un Africain, qui traverse le monde entier, qui se promène. Je suis chanteur de blues, et mon nom, c’est Jimi Hope. Moi, je joue un rock qu’on reconnaît facilement à partir de ma voix.
Séquence 2 : 0’32 à 2’21
(Il chante) Quand tu parles de salle... mais si je veux attendre d’après l’État pour aller jouer, je ne jouerai jamais ! Parce que eux, ils ont des problèmes, ils doivent d’abord réparer les routes, ils doivent faire d’autres choses. Et on va les attendre pendant combien d’années pour jouer ? Si on peut jouer au marché, allons-y, on joue ! Au moins, on donne du plaisir aux gens, c’est direct !
(Il chante) Moi c’est... moi si tu me parles d’hymne national, moi c’est mon hymne. Tous les gens qui sont pauvres dans la rue connaissent cette chanson.
L’Afrique par exemple, après la colonisation, après 50 ans, il y a des choses qui on été négatifs*, mais y’a aussi des choses positifs*. Les Français nous ont laissé par exemple leur langue.
Si tu fais ça : (il chante). Quand je chante comme ça tu comprends rien ! Mais si on a des choses pour pouvoir s’entendre... Pourquoi tu me parles en français, toi qui viens de l’Allemagne ?!
Le caméraman
Oui parce que...
Jimi Hope
Oui, mais parce que c’est un instrument dont on peut se servir aujourd’hui pour pouvoir communiquer rapidement. C’est un avantage, parce que aujourd’hui on peut communiquer du nord au sud dans ce pays, parce que tout le monde parle au moins français. Si chacun... chaque ethnie devait parler sa langue... La colonisation n’a pas fait que des vilaines choses.
Séquence 3 : 2’22 à 4’44
Jimi Hope
L’esclavage a été quelque chose que nous n’oublierons jamais, parce que quand on se souvient, qu’il y a des gens qui sont arrivés chez nous, et qui ont déporté près de 150 millions de gens, et que 100 millions de gens sont morts sur le parcours, quand on parle du problème juif, je pense que, on doit parler aussi du problème africain ! Et quand on se tait là-dessus, je me rends compte aujourd’hui que c’est triste. C’est pour ça que j’ai choisi le blues, parce que le blues, c’est l’arme du black ! Parce que le blues, c’est le feeling, c’est « to be or not to be ». Et si tu veux parler, quand tu fais ça : (joue de la guitare et chante).
Le problème a été créé par les Européens parce que c’est eux qui étaient le plus grand dictat par rapport aux dictateurs africains. C’est eux qui leur disaient et qui les soutenaient. Mais ça a fait que aujourd’hui, y’a le retour... le revers de la cuillère**. Et ça ils ne comprennent pas que c’est eux, si l’Afrique avait été bien administrée, et que les biens qui existent en Afrique avaient été bien partagés, il n’y aurait pas tous ces problèmes ! C’est un problème de vases communicants. Quand y’a une personne qui vole tout l’argent, et que y’a beaucoup là-bas qui crèvent de faim, mais tôt ou tard, y’aura la panaille*** ! Et l’Afrique ne veut plus faire la révolution, parce que la révolution, c’est seulement des gens qui s’agitent, nous on veut l’évolution maintenant, on veut travailler, ne plus tendre la main tout le temps, parce que... c’est triste, tout le temps qu’on dise que la dette de l’Afrique, la dette de l’Afrique, c’est triste qu’on parle de ce mot. Et moi, si je suis artiste c’est justement pour défendre ce genre de choses.
On a du café.
Séquence 4 : 4’44 à 5’55
(Il chante) Le message, ça dit simplement qu’on est parti de chez nous dans l’espoir de trouver un peu de paix et pouvoir revenir et aider ceux qui n’en avaient pas.
Séquence 5 : 5’55 à 6’32
Jimi Hope
Vous savez c’est pas tellement facile de parler de soi... Moi, mon nom, c’est Jimi Hope, et je viens du Togo, je suis chanteur de blues, je suis peintre et sculpteur, et voilà !
*négatives/positives / ** revers de la médaille / *** pagaille