Willa Mae Dugas J’aime le langage créole parce que mon père parlait créole. Mon père m’a montré de parler créole, ça fait que j’ai pris le langage de lui, comme ça il disait, je disais moi aussi. Ma mère ne comprenait pas trop le créole, elle ne parlait pas créole, elle était américaine un peu ; elle ne parlait pas grand-chose non plus. Tout vient de mon père ce que je connais en créole. Mon père, c’était un homme qui était bien connu dans le village, ici, à Carencro ; c’était un… il faisait l’école. Moi je ne travaillais pas dans l’enclos de trop parce que le soleil était trop chaud pour moi ; ça fait que je m’asseyais sur la chaise et puis le laissais ramasser le coton, fouiller les patates et tout ça. Ma mère, elle a été travailler dans l’enclos, à ramasser le coton, comme tous les autres, mais moi j’étais gâtée. J’étais après les guetter, faire et puis manger assise en haut dans le buggy ou en traineau.
Ashlee Michot, « travaille » pour la préservation des langues
« Quand j’étais jeune, j’ai cherché pour quelqu’un. J’ai cherché dans la terre et aux nuages. Et comme une femme, j’ai guetté autour du monde pour un homme pour faire une vie en hommage. Mais dans le bleu d’horizon, quand la lune est pleine à l’anse, quand la Terre tourne en rond dans l’espace, je t’aperçois, au loin, au large, sous-marin, une image ensemble dans les étoiles, Orion. Quand les femmes espèrent pour un homme, cherchent dans la Terre et aux nuages. Et moi, je cherche l’espace profond pour une étoile filante. Mais toi, t’es fixé sur mon idée, Orion » Si on ne continue pas ces traditions, ces valeurs et la sagesse dans le langage et dans la terre, on risque de perdre cette information. Moi, je garde les notes en français, je note tout en français qui me touche et qui me semble important même si c’est juste à moi.