Voix off Nicolas Chabanne, fondateur des Gueules Cassées1 , Mormoiron, France.
Nicolas Chabanne, fondateur des Gueules Cassées
40 % de la nourriture produite sur cette terre ne voit pas un estomac humain.
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Pour réduire ce gaspillage alimentaire, ce consommateur décide de s’attaquer au calibrage des fruits et légumes imposé par la grande distribution. Une absurdité conduisant chaque année les agriculteurs à jeter 20 % de leur production.
Producteur de raisins interrogé
Tout ce qui est petit comme ça, on le laisse. On le prend pas parce que c’est pas conforme.
Voix off
Au printemps 2014, Nicolas lance l’idée de faire revenir ces fruits et légumes en rayon, et de les vendre 30 % moins cher.
Nicolas Chabanne, fondateur des Gueules Cassées
Au début, on les a proposés : ça n’a pas marché. On a mis un petit panneau : « Je suis un peu différent, mais très bon. » Et le dire ne suffisait pas.
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Nicolas demande alors à un cousin graphiste de lui dessiner un logo : une pomme en forme de gueule cassée.
Nicolas Chabanne, fondateur des Gueules Cassées
Quand il a fait une version vraiment cabossée, il manquait encore une chose. Et là je lui ai dit : « Écoute, mets une dent ! Mets une dent au milieu ! » En tant que graphiste, il dit : « Non, attends, là c’est too much ! »
Voix off
Une première marque mondiale antigaspi, au sourire édenté, voit le jour. Le succès est alors fulgurant.
Nicolas Chabanne, fondateur des Gueules Cassées
En réfléchissant à cette année complètement dingue où, en une année, on passe de deux points de vente à plus de cinq mille, vingt pays viennent nous voir… Ça a marché parce qu’on a confié un peu l’idée, avec certaines règles du jeu, à une série d’acteurs, et tout le monde s’est passé le relais de cette bonne idée de bon sens.
Voix off
Gagnante pour le consommateur, le producteur et le distributeur.
Nicolas Chabanne, fondateur des Gueules Cassées
On devait faire des fruits et légumes. Y a eu tellement d’appels de gens à qui on a dit : « Non non, on fait pas les camemberts, les céréales… » Les gens revenaient en disant : « Attendez, pourquoi vous ne le faites pas ? » On a dit : « Écoutez, finalement, essayons ! »
Voix off
Cette initiative prospère grâce à la vente d’étiquettes sur lesquelles sont prélevés un centime pour les frais de fonctionnement, un centime pour permettre à un citoyen de développer l’idée, et un centime pour soutenir les associations locales. Alors, prêts à sourire aux Gueules Cassées ?
Le nom de la marque fait référence aux soldats qui ont survécu à la Première Guerre mondiale mais qui avaient de graves blessures, notamment au visage.