Voix off
Renaud Josse, concepteur des serres bioclimatiques habitables, Varades, France.
L’été en ville, quand nous utilisons la climatisation pour ne pas suffoquer, nous accélérons par la même occasion le réchauffement climatique en rejetant de la chaleur à l’extérieur des bâtiments. Pour lutter contre ce cercle vicieux, Renaud rêve de construire des bâtiments naturellement climatisés, notamment grâce au pouvoir des plantes, quand il prend en 2009 les rênes de cette entreprise spécialisée dans la fabrication de serres horticoles.
Renaud Josse, concepteur de serres bioclimatiques habitables
Quand j’ai commencé à dire au bureau d’études qu’on va y aller, on y va, ils m’ont un peu regardé comme un fou en me disant : « Où est-ce qu’il nous emmène ? On ne sait pas aller faire des bâtiments comme ça, on ne sait pas aller répondre aux contraintes techniques qu’on a. », etc.
Voix off
Créée dans les années 60, l’entreprise est pourtant à la pointe de la recherche mondiale dans le domaine de la gestion bioclimatique.
Renaud Josse, concepteur de serres bioclimatiques habitables
Cette gestion en fait des plantes, c’est beaucoup plus sensible que des humains. Ça vit du stress ! Alors des fois, on les met en stress, les producteurs les mettent en stress volontairement, mais au contraire, si on veut, il y a d’autres moments où il ne faut surtout pas les mettre en stress. Et le stress hydrique, le stress thermique est quelque chose qui est très impactant chez les plantes. Et donc, on a des capacités à gérer ça. Le savoir-faire de l’entreprise, c’était de gérer le climat pour les plantes. Et l’idée c’est de dire : comment on peut faire ça, pour aller le faire pour d’autres types de publics, et donc pour les hommes ?
Voix off
Mais comment faire pour construire en ville des serres-jardins sans air conditionné dans lesquelles ses habitants ne meurent pas de froid l’hiver ni de chaud l’été ?
Renaud Josse, concepteur de serres bioclimatiques habitables
Il faut utiliser des flux d’air naturels, faire rentrer les flux d’air par des zones à l’ombre, pas faire rentrer l’air à l’endroit où il est le plus chaud[1]. Il n’y a rien d’hyper high-tech. Ce n’est pas des technologies qui permettent d’envoyer des hommes sur la Lune. C’est des technologies simples. Par contre, l’utilisation de ces technologies est, elle, complexe. Là, il y a de la high-tech.
Voix off
Ce marché est encore balbutiant, mais un nombre croissant de citadins souhaitent se rapprocher de la nature et de ses lois. Alors ? Prêt à faire pousser sur du bitume, votre jardin d’Eden ?
[1] Cette phrase a été corrigée par rapport à ce qu'on entend dans la vidéo : « l’endroit où elle est la plus chaude ».