Voix off
Aux abords du stade, Gaëlle Enganamouit supervise le premier entraînement de ses jeunes protégées. Elle réalise enfin l’un de ses rêves, créer une académie de foot féminin. L’attaquante et son staff ont sélectionné une cinquantaine de filles, elles s’entraînent dans ce stade de quartier, un terrain vague situé en bordure d’une voie ferrée, où Gaëlle a touché ses premiers ballons.
Gaëlle Déborah Enganamouit, fondatrice de la « Rails Football Academy »
Je ne pense pas que les mentalités ont changé, c’est pour ça que je prends vraiment l’initiative de créer la « Rails Football Académy ». Parce que les difficultés que moi j’ai rencontrées en jouant, je veux plus que mes jeunes se rencontrent ces difficultés, en jouant avec des garçons où elles vont avoir des frustrations, des injures.
Voix off
Georgette, une étudiante décomplexée est décidée à tordre le cou aux clichés.
Georgette Ngo Nboum, étudiante
D’abord que les parents refusent d’abord souvent que les enfants jouent au football, les filles surtout jouent au football, parce que sur le plan morphologique, oui, ça leur donne un physique d’homme et à la maison elles commencent à se comporter comme des garçons. Donc j’ai choisi dans cette voie pour montrer à mes parents que c’est pas toujours ça. Je peux être femme et je peux fréquenter et avoir ma famille, fonder ma progéniture.
Voix off
Mais dans certaines situations, les mentalités évoluent. Yannick est venu avec ses trois filles.
Yannick Mokala, père de 3 recrues
Quand je suis enfant, j’ai beaucoup aimé le football mais je n’ai pas eu la chance de progresser. Et de là, je n’ai que des filles, j’ai pas encore de garçons, je leur ai proposé si ça pouvait les intéresser, elles ont accepté.
Voix off
Dans cette première promotion, elles ont toutes entre 5 et 16 ans. Leur rêve : devenir des professionnelles comme leur mentor, mais pas à n’importe quel prix.
Franck Eric Neuko, directeur technique de la « Rails Football Academy »
Avant qu’elles ne soient des footballeuses, nous voulons des filles très intelligentes à l’école. Parce que ça va aussi avec le sport. Et ensuite qu’elles comprennent que, il ne suffit pas de venir à l’académie pour jouer au foot mais que, on commence d’abord par les études.
Voix off
À quelques mois de la coupe du monde féminine, Gaëlle Enganamouit entend profiter de l’événement pour recueillir des fonds. Objectifs : améliorer les infrastructures, nouer des partenariats avec des établissements scolaires et pourquoi pas, former les meilleures joueuses de la prochaine équipe des lionnes indomptables du Cameroun.