Myname, slamaster
Je suis un…
La classe
Slameur.
Myname, slamaster
OK. Je suis un slameur. Donc ça veut dire qu'en fait, je fais du slam.
La classe
Slam.
Ivan Kabacoff, présentateur
Bonjour !
Des jeunes dans la rue
Bonjour !
Ivan Kabacoff, présentateur
Ça va ?
Des jeunes dans la rue
Ça va bien !
Ivan Kabacoff, présentateur
Ça slame ! Ça slame !
Myname, slamaster
Oui !
Ivan Kabacoff, présentateur
Hé ! Ça slame ici !
Myname, slamaster
Ah ouais, on est en pleine slamosophie ! Bonjour Ivan !
Ivan Kabacoff, présentateur
Bonjour !
La classe
Bonjour monsieur !
Myname, slamaster
Nos jeunes slamosophes !
Ivan Kabacoff, présentateur
Les slamosophes ! C'est super ! Je peux m'installer pour voir comment ça se passe ?
Myname, slamaster
Ben ouais ! Tu t’installes et puis on va faire voir comme ça.
Ivan Kabacoff, présentateur
Bonjour, bonjour ! Asseyez-vous ! Asseyez-vous !
Un lycéen
Merci !
Myname, slamaster
On va faire carrément le même exercice avec Fabien. Ce que… Tu as le prénom d'un gars qui fait mouche avec le slam là dehors. Tu le connais j'espère. Grand Corps Malade. Bon, tu vas prendre les vers que tu veux partager avec nous tout de suite. C'est à toi.
Fabien Angoula, Élève de Terminale, Collège des Champs du Lys
Toi. Menteur sans pudeur et créateur du mythe de l'homme supérieur Seul roi de la croix des noirs inférieurs Assumant leur négreur Dans la peur de leurs censeurs Censés sans cesse ressasser le cycle sensible du sépulcre de la souffrance. [Applaudissements]
Ivan Kabacoff, présentateur
Bravo Fabien ! J'ai adoré ton slam, il est très percutant.
Fabien Angoula, Élève de Terminale, Collège du Champ des Lys
Merci.
Ivan Kabacoff, présentateur
Pourquoi toi tu aimes faire de la philosophie en slamant avec Myname ?
Fabien Angoula, Élève de Terminale, Collège du Champ des Lys
Déjà la philosophie, c'est important pour nous et avec Myname c'est bien plus facile. C'est comme écouter de la musique. Quand vous écoutez de la musique, vous retenez plus vite. Quand vous étudiez vos leçons en y mettant du slam, vous retenez plus vite.
Ivan Kabacoff, présentateur
J'ai l'impression aussi que le slam pour toi c'est une manière de dénoncer des choses.
Fabien Angoula, Élève de Terminale, Collège du Champ des Lys
Sur notre continent, dans notre pays, on observe beaucoup de choses qui ne vont pas, ou des choses qui ne sont pas vraiment à leur place. Si on me donne un moyen de défendre certaines choses ou de condamner les choses, je préfère le faire en slamant parce que déjà pour moi c'est plus facile et depuis le moment que je me suis mis à le faire, c'est devenu presque comme une addiction, mais une addiction positive.
Ivan Kabacoff, présentateur
C'est bien.
Myname, slamaster
On va accueillir nos camarades qui vont passer devant, pour la petite scène. [Applaudissements] Allez-y vous tous.
Slameuse
Homme rempli d'émotions, cherchant la compassion. Malgré ma douleur, ma couleur, mon humeur, tu m'as dit, sœur, tu es dans mon cœur.
Myname, slamaster
Ben merci !
Ivan Kabacoff, présentateur
Bravo ! Dis donc, c'est incroyable ce que tu fais avec les élèves !
Myname, slamaster
Ah ben c'est eux qui sont incroyables en fait. Nous, on est juste surpris de ce qu'ils ont en eux.
Ivan Kabacoff, présentateur
Associer le slam à la philosophie, c'est quand même un défi non ?
Myname, slamaster
Un défi facilité par un trait d'union qui les réunit. Le slam étant la poésie libre et la philosophie étant cette liberté de penser. Cette liberté justement, les lie. Alors on s'est dit, si on réussit à joindre ces deux-là, ça permettra aux enfants d’acquérir des connaissances d'une manière utile, mais aussi ludique, avec ce côté artistique du slam. Et jusqu'à aujourd'hui, on a l'impression que ça marche bien. Ils retiennent des citations parce que là, on est d'abord en philosophie. On essaie en mathématiques, en français, en d'autres matières. Ça passe aussi très bien. Une fois qu'ils ont écrit un texte sur un sujet, ils retiennent ces théorèmes, ces citations, ces auteurs. Dans un texte et c'est gagné à vie.
Ivan Kabacoff, présentateur
Et quand j'écoute Fabien, je vois que les jeunes, ils veulent s'exprimer, ils veulent même dénoncer les choses.
Myname, slamaster
Ils sont engagés. Les jeunes ont des ressentis. Ils ont des colères muettes, ils ont des choses. Des fois, c'est la vie de famille qui n'arrange pas, des fois, c'est le professeur. Des fois, il sait qu'il a raison sur un truc, mais le grand n'a pas vu son point de vue et il est frustré. Si on peut leur faire dire un peu plus tôt, ça fait moins d’aigris, moins de fâchés, moins de colère traînée pendant trop d'années.
Ivan Kabacoff, présentateur
Donc le slam, ça fait du bien.
Myname, slamaster
Ça fait du bien, c'est carrément une thérapie aussi. Après être une étude, un moyen d'étudier, c'est une thérapie.