CO2 : quel bilan ? Quelle empreinte ? Quel avenir ?

Disponible jusqu'au 31/12/2030 - 22:59Disponible jusqu'au 31/12/2030
Le carbone, c'est comme le cholestérol ; il y a le bon et il y a le mauvais.
Présenter oralement une infographie.

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Durée
15:53

Vidéo

Geopolitis-CO2-video
Ressources pédagogiques
  • B2
    C1
    Adultes

B2 avancé C1 expérimenté

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Adultes
Grammaire : articulateurs logiques
Grammaire : argumentation
Grammaire : discours rapporté
Parler : Parler
Regarder : Regarder
Vocabulaire : écologie
Écouter : Écouter
Écrire : Écrire
Éducation aux médias : Éducation aux médias
Éducation aux médias : analyse des images
Fiche pédagogique
    L’écologie, la protection de l’environnement, l’empreinte carbone, les politiques gouvernementales en faveur de l’environnement, les sommets environnementaux.
    Production
    RTS / TV5MONDE
    Chaîne d'origine
    RTS
    - Modifié le
    10/08/2021
    Le contexte
    Bienvenue sur Géopolitis.
    Le carbone, c'est comme le cholestérol, il y a le bon et il y a le mauvais. Le bon carbone, c'est le charbon, le graphite, le combustible universellement connu : le carbone, c'est aussi, mais oui, le diamant naturel ! Et puis, il y l'autre carbone, le CO2, le gaz carbonique, très exactement le dioxyde de carbone, dont nos enfants apprennent à l'école que c'est un gaz incolore et inerte, et que c'est le principal gaz à effet de serre émis par l'homme. Ce qui nous préoccupe, c'est que, sous l'action de l'homme, précisément, le taux de carbone, dans l'atmosphère, augmente régulièrement, de 30 % au cours des deux derniers siècles.
     
    Le problème, c'est que ce carbone, on le met à toutes les sauces, entre le bon et le mauvais ! Et comme pour tout compliquer, il y a toute une terminologie carbonienne qui nous déroute : il y a l'empreinte carbone, la neutralité carbone, le marché carbone, la compensation carbone, la séquestration carbone, et, ça finit toujours comme ça, la taxe carbone. Geopolitis essaie de mettre une touche de couleur dans la noirceur de ce monde de carbone.
     
    Il y a eu Rio, c'était il y a 20 ans. Ensuite, il y a eu Copenhague, et Cancun, et Durban, là encore, on s'y perd dans tous ces sommets sur l'environnement. À ce moment-ci de l'année, nous sommes à l'heure de RIO+20, comme on dit, c'est-à-dire que, 20 ans après le premier Sommet de la Terre, on va faire le bilan. Cela s'appellera RIO+20, très exactement la Conférence des Nations Unies sur le développement durable. Objectif du sommet, je cite, « poser les fondations d'un monde de prospérité, de paix et de durabilité ». Pour qu'il y ait un changement durable, il faut une volonté politique durable. À Rio, comme ailleurs, c'est peut- être la société civile qui forcera le monde politique à prendre position. Position sur quoi ? Sur l'économie verte, sur la réduction de la pauvreté, sur la réforme des institutions, sur le développement durable et, là dessus, la Suisse propose un conseil à l'image du Conseil des Droits de l'homme. Et puisqu'on parlera d'écologie, on évoquera le CO2, nous y voilà, ce CO2, ce gaz à effet de serre, dont les émissions ne cessent de progresser : plus 5 % rien qu’en 2010. Que faire de ces tonnes de CO2 ? Vocable nouveau, on parle désormais de séquestration carbone : il s'agit, ni plus ni moins, de trouver un espace généralement souterrain, pour capter et stocker des quantités phénoménales de CO2, et ce, sans danger pour la planète, ni maintenant, ni plus tard. La Norvège vient de faire très fort, avec le plus grand centre de stockage du monde. Et en France, dans le Béarn, on stocke aussi, avec, vous allez le voir, une étonnante technique d'injection du CO2 dans le sous-sol.
     
    Extrait vidéo.
     
    Cette séquestration du carbone à grande échelle reste une exception. Dans l'immédiat, on ne voit pas comment le monde va atteindre l'objectif de Copenhague qui date de décembre 2009, à savoir : limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, d'autant que les crises, les crises financières, économiques et politiques sont passées par là ! Un exemple pour illustrer le fait que, parfois, on fait même plutôt machine arrière : en raison des prix élevés du pétrole, voilà que des économies émergentes se replient jour après jour sur le charbon. Le charbon qui est le carburant fossile le plus producteur de CO2.

    Le reportage
     
    L’empreinte et le bilan carbone : c’est quoi ?
    L'empreinte carbone, c'est la quantité de CO2 qui est émise par une activité ou par une organisation. On la calcule en tonnes. À partir de ce calcul, on fait une estimation de la surface de forêt qui serait nécessaire pour séquestrer, comme on dit, toute cette quantité de gaz carbonique. L’empreinte carbone permet donc de représenter, de quantifier, la charge pour la planète de tout ce que nous consommons comme ressources fossiles. Le bilan carbone est quelque chose de différent : il s'agit de mesurer ce que toute production, tout service ou toute entité humaine a comme impact en émission de gaz à effet de serre. Le bilan carbone est donc un outil qui permet de suivre une comptabilité carbone, y compris, et c'est là l'une des grosses difficultés, y compris le calcul de tout ce CO2 émis d'une façon indirecte ou induite.
     
     
    La compensation carbone : quelle signification ?
    Compenser, d'après le dictionnaire, c'est équilibrer une chose négative par une autre chose, positive. C'est exactement de ça qu'il s'agit. On cherche à neutraliser des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine qui perturbent le climat en développant, ailleurs, à l'étranger par exemple, des projets qui consistent soit à éviter l'émission de nouveaux gaz à effet de serre, soit à stocker des quantités équivalentes de CO2. Ce dispositif est au coeur du Protocole de Kyoto. On considère ainsi le problème CO2 à l'échelle mondiale. Celui qui produit du CO2 paie, en quelque sorte, pour que l'on compense, ailleurs, « sa » production de CO2. En échange, on lui délivre des crédits carbone. Système prometteur, magique sur le papier, mais, attention, il y a au moins deux dangers majeurs : un, les escrocs qui ont triché massivement sur ces marchés. Près de 2 milliards d'Euros détournés en France grâce à des fraudes sur la TVA, une somme colossale aux dépens de l'état. Et ces fraudes continuent. Deuxième danger : ce que les spécialistes appellent le phénomène d'homéostasie. Sous prétexte de neutralité, on compense les méfaits du système, mais sans changer en rien le système. En quelque sorte, on paie pour se faire pardonner ses péchés, sans se repentir et surtout, sans promesses de rentrer dans le droit chemin.
     
     
    La taxe carbone pour les avions : qui va payer ?
    Après Kyoto, il avait été décidé de créer un système d'échange des quotas d'émissions, à partir de l'année 2005. En 2008, l'Union européenne décide que, dès le 1er janvier 2012 de cette année, toutes les compagnies aériennes qui opèrent en Europe sont tenues de racheter 15 % de leurs émissions de CO2. Il faut ici citer deux chiffres : le CO2 du trafic aérien représente actuellement 4,9 % du total généré par les activités humaines. C’est peu, mais la progression est fulgurante. Ces émissions augmentent chaque année de 4 à 5 %. Si on veut vraiment limiter le réchauffement climatique à 2 degrés dans les années à venir, il convient parallèlement d'améliorer l'efficience énergétique de l'aviation civile. Un exemple, en 2012, Air France KLM va payer environ 50 millions d'euros pour un total de 72 millions de passagers transportés, ce qui ne fait « que » 70 centimes par passager. Pour autant du côté des compagnies extra-européennes et des gouvernements étrangers, c'est le tollé : le Congrès américain a voté une loi interdisant aux compagnies américaines de se conformer aux règles européennes. La Chine, elle, menace de ne plus acheter d'Airbus, d'où une autre menace, celle sur l'emploi en Europe. C'est la nouvelle guerre commerciale, la guerre du carbone.
     
     

    L’édito
    On l'avait promis. À Rio de Janeiro, il y a 20 ans, on avait promis de mieux respecter l'environnement. On avait promis, entre autres déclarations solennelles, de lutter contre les effets du réchauffement de la planète. Il a fallu du temps pour concrétiser. Mais enfin, au Sommet de Copenhague, en décembre 2009, on en a fait la promesse : oui, on allait limiter ce réchauffement climatique à 2 degrés. Et comme une promesse, il faut la tenir, on a décidé, d'abord, de la formaliser. Un an plus tard, à Cancun, au Mexique, on a promis : oui, 2 degrés, c'est l'objectif. L'objectif, on l'a maintenu, mais pas le calendrier ! Voilà qu'en décembre dernier, à Durban, en Afrique du Sud, on a rédigé une feuille de route qui promet, oui, qui promet de signer en 2015 un accord global avec des mesures contraignantes pour tenir la promesse originelle, à savoir limiter à 2 degrés la hausse du réchauffement climatique. On en est là. Ce sera bientôt Rio+20, le Sommet de la Terre. Seulement voilà, en 20 ans, les choses ont bien changé. Les crises économiques et politiques ont tout bouleversé. Alors, cette fameuse limitation de deux degrés, oui, on en parlera. C'est évident. C'est sûr. Bien sûr, c'est promis !