Voix off Thomas Granier, fondateur de La Voûte nubienne, Ouagadougou, Burkina Faso. La tôle ondulée sert de plus en plus souvent de toit pour les habitations en Afrique. Pourtant, ce matériau s’avère totalement inadapté en termes de confort et de durabilité. En 1985, ce maçon français découvre par hasard que les Égyptiens fabriquaient il y a 3 500 ans, des toits en briques de terre crue grâce à la technique de la voûte sans coffrage.
Thomas Granier, fondateur de La Voûte nubienne
Pendant longtemps, je me suis demandé comment est-ce que c’est possible de monter une voûte sans coffrage. Et, à l’invitation d’un ami, ici au Burkina, j’ai voulu tenter le coup et très rapidement, on bascule d’un happening technique à se dire, mais en fait, est-ce que ça, c’est pas la solution et puis, certainement envoûté, il n’a plus été question de faire autre chose.
Voix off
Pour construire ces maisons, faites à 100 % avec des ressources locales, l’association La Voûte nubienne forme des maçons au Burkina, au Mali et au Sénégal.
Thomas Granier, fondateur de La Voûte nubienne
Aujourd’hui, il y a 2 000 voûtes construites pour à peu près 1 200, 1 300 clients. C’est dérisoire au regard des besoins des populations, ici. Les clients sont principalement des paysans, qu’il faut convaincre ; les maçons eux-mêmes sont issus des populations paysannes. Ça, peut-être, c’est la chose dont moi, personnellement, je suis le plus fier. On le fait dans une véritable économie du développement qui n’est pas de l’assistance, qui n’est pas du don, qui n’est pas de la charité. Ça, c’est franchement le défi le plus compliqué et c’est peut-être là où on est les plus novateurs et les plus intéressants.
Voix off
Construire une voûte nubienne coûte plus cher à l’achat, mais l’investissement de départ est largement amorti dans le temps.
Thomas Granier, fondateur de La Voûte nubienne
Le confort est évident, palpable. La durabilité est là et je dirais qu’un des défauts de la voûte nubienne, c’est le nombre de gens qui viennent les visiter.
Voix off
Après les villageois, les citadins découvrent cette technique qui permet de construire des maisons sur deux étages. Alors, prêts à vous inscrire sur la liste d’attente ?