Au plus près des conflits, le CICR

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Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) est un acteur majeur dans les conflits internationaux, mais en quoi consiste son travail ?

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Débattre de la capacité des instances internationales à imposer le respect du droit international humanitaire.

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    Comment le CICR, acteur majeur, intervient-il dans les situations de crise et de violence ? Le 21 octobre 2023, Françoise Joly reçoit la présidente du Comité international de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, sur le plateau d’Internationales. L’occasion d’évoquer son devoir de neutralité et son engagement à garantir le droit international humanitaire à travers le monde.

    Chaîne d'origine
    TV5MONDE
    - Modifié le
    29/03/2024
    Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
    Dans des situations comme actuellement à Gaza et Israël, il est très naturel et très compréhensible de prendre parti. Mais nous, on ne peut jamais faire ça. Dans tousles conflits, et puis on travaille dans une centaine de situations de conflit, nous ne pouvons jamais prendre parti. Nous ne pouvons jamais nous exprimer sur l’un ou l’autre d’une manière qui nous ferait perdre notre neutralitéparce que c’est la neutralité qui d’un côté nous protège nous ne sommes pas armés, nous ne sommes pas accompagnés par des services de sécurité, on a uniquement l’emblème de la Croix-Rouge…
    Françoise Joly, directrice de l’information de TV5MONDE
    du CICR3.
    Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
    du CICR. Et puis de l’autre côté, c’est grâce à cette neutralité qu’on établit les canaux de dialogue, qu’on crée cette base de confiance pour pouvoir avoir accès àdes situations personne d’autre ne peut le faire. Actuellement, on s’investit pour la libération des otages. C’est essentiellement un travail que le CICR peut faire. Je ne dis pas qu’on a des succès partout dans le monde5, mais chaque jour on a accès à des détenus, quelque part dans le monde6.
    Françoise Joly, directrice de l’information de TV5MONDE
    dans le monde.
    Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
    On a 20 000 employés surle terrain et parmi euxil y a chaque jour quelqu’un qui peut apporter un soutien, qui peut avoir accès à un détenu. Et on le fait, jour après jour9, depuis 160 ans, et puis on va continuer sans doute pendant des décennies sinon pendant des siècles encore parce que c’est nécessaire. C’est pour ça que tous les États du monde se sont mis d’accord pour10 ratifier les conventions de Genève. Tous11 les États au monde, la Palestine et Israël inclus12.
    Françoise Joly, directrice de l’information de TV5MONDE
    Ces conventions qui ont été signées en 1949 et qui garantissent le droit international humanitaire et donc qui donnent un cadre au droit de la guerre en quelque sorte. On vous sent affectée par ce qui se passe parce que c’est quelque chose… Vous avez une longue expérience maintenant dans les instances internationales. Vous avez été en poste dans des endroits il y avait des conflits, etc. Qu’est-ce qu’il y a de différent aujourd’hui par rapport à il y a cinq ans, dix ans avec ce conflit, avec cette guerre qui a surgi ?
    Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
    Le nombre des conflits a triplé ces vingt dernières années13. Il y en14 avait une trentaine, il y a 20 ans. Aujourd’hui il y a nonante situations de conflit.
    Françoise Joly, directrice de l’information de TV5MONDE
    quatre-vingt-dix.
    Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
    Quatre-vingt-dix… Maintenant, ce que vous voyez aussi, à part l’augmentation du nombre, c’est la compilation des crises en très peu de temps. Depuis que je suis arrivée au CICR, depuis que j’ai pris mon poste en octobre de l’année passée, j’ai été en Ukraine, j’ai été à Moscou, j’ai été au Mali et puis j’ai été en Syrie après le tremblement de terre, j’ai été en Éthiopie vous savez ce qui s’est passé dans les régions surtout au nord, mais dans beaucoup de parties du15  pays. J’ai visité la Somalie, j’ai été trois fois déjà en Afrique, tout dernièrement au Tchad. Vous voyez maintenant ce qui se passe au Proche-Orient. Il y a eu16 un tremblement de terre en Afghanistan, l’inondation et le tremblement en Libye, au Maroc. Ça s’accumule à une vitesse et avec une portée d’effets sur la population civile telle17  que nous avons beaucoup de peine maintenant à18 imaginer comment, ces prochaines années, on pourra maintenir ces programmes avec une situation financière qui commence à devenir difficile pour tous les États.
    Serge Enderlin, correspondant à Genève du quotidien Le Monde
    J’ai un peu de peine à comprendre. Vous ajoutez donc les conflits armés et les catastrophes naturelles et en même temps les catastrophes, j’allais dire, climatiques qui immanquablement vont aussi augmenter. Et donc ces trois éléments touchent à chaque fois les populations civiles qui ont besoin d’aide. Au fond, on n’a jamais pensé ou prévu qu’une organisation comme la vôtre pourrait couvrir tous ces besoins, ça paraît impensable.
    Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
    Ce n’était pas le CICR19 qui a été créé il y a 160 ans, quand c’était un petit comité. Aujourd’hui on est une grande organisation avec plus de 20 000 personnes, 22 000 dans toutes les parties du monde, comme j’ai dit, dans une centaine de pays. Et puis ça risque d’augmenter, de continuer à augmenter parce que chaque fois qu’il y a20 un conflit, nous savons déjà que nous devrons rester pendant des décennies. Vous voyez ce qui se passe si un conflit est oublié, comme au Soudan, que j’ai oublié d’ailleurs de mentionner. Le Soudan maintenant, il a des effets sur toute la région. Et ça s’est aggravé en très peu de temps avec des conséquences humanitaires énormes.
    Françoise Joly, directrice de l’information de TV5MONDE
    Mais comment vous expliquez cette accumulation, c’est le terme que vous utilisez, ce nombre grandissant… évidemment il y a le problème du dérèglement climatique et de ces catastrophes naturelles, mais l’augmentation de ces conflits armés, est-ce qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne plus dans les organisations multilatérales qui ont tenté après-guerre, et ont réussi sur un certain nombre de conflits, à être un rempart contre les conflits ?
    Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
    Vous voyez, la complexité si on ajoute à des situations de pauvreté, des situations de conflit, des situations de catastrophe naturelle… ça peut être un tremblement de terre, mais ça peut aussi être autre chose la sécheresse à cause du changement climatique. Si vous voyez cette compilation, vous voyez qu’il n’y a aucun conflit aujourd’hui qui n’a pas d’effets21  sur même d’autres régions. Le conflit armé international entre la Russie et l’Ukraine s’est senti tout de suite au Proche-Orient et dans des parties de l’Afrique22 à cause de la crise alimentaire23  que ça a produit. Donc maintenant avec cette interdépendance, vous arrivez à une situation seule la coopération multilatérale peut résoudre les problèmes. Seuls les agréments politiques peuvent amener à une situation de… arriver à une situation de stabilisation qui nous permet de nous retirer pour nous focaliser sur d’autres situations. Et c’est juste maintenant il y a de24 graves divisions géopolitiques qui empêchent ces négociations au niveau multilatéral. 
     
     
    1Correction par rapport à ce qu’on entend : « dans toutes* les conflits ».  
    2Correction par rapport à ce qu’on entend : « dans* une manière qui ferait nous* perdre la* neutralité.  
    3Le Comité international de la Croix-Rouge, créé en 1863, fournit une assistance humanitaire aux personnes victimes d’un conflit ou d’une situation de violence armée et fait connaître les règles qui protègent les victimes de la guerre. Institution neutre et indépendante, son mandat découle essentiellement des conventions de Genève de 1949. Le CICR est basé à Genève, en Suisse, et emploie quelque 22 000 personnes dans plus de 100 pays. Il est financé principalement par des dons provenant de gouvernements et de Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.  
    4Correction par rapport à ce qu’on entend : « pour avoir accès dans* des situations ».  
    5Correction par rapport à ce qu’on entend : « à partout au monde ».  
    6Correction par rapport à ce qu’on entend : « au monde ».  
    7Correction par rapport à ce qu’on entend : « dans* le terrain ».  
    8Correction par rapport à ce qu’on entend : « parmi ceux* ».  
    9Correction par rapport à ce qu’on entend : « jour par* jour ».  
    10Correction par rapport à ce qu’on entend : « se sont mis d’accord de* »  
    11Correction par rapport à ce qu’on entend : « toutes* les États ».  
    12Correction par rapport à ce qu’on entend : « inclus* la Palestine et Israël ».  
    13Correction par rapport à ce qu’on entend : « ces derniers vingt ans ».  
    14Correction par rapport à ce qu’on entend : « il y avait ». 
    15Correction par rapport à ce qu’on entend : « dans le pays ».  
    16Correction par rapport à ce qu’on entend : « il y avait ».  
    17Ce mot a été ajouté par rapport à ce qu’on entend.  
    18Correction par rapport à ce qu’on entend : « beaucoup de peine maintenant d’*imaginer ».  
    19Correction par rapport à ce qu’on entend : « Ce n’était pas le CICR ».  
    20Correction par rapport à ce qu’on entend : « chaque fois quand* il y a ».  
    21Correction par rapport à ce qu’on entend : « des autres ».  
    22Correction par rapport à ce qu’on entend : « et dans les* parties en* Afrique ».  
    23Correction par rapport à ce qu’on entend : « crise de nourriture ».  
    24Correction par rapport à ce qu’on entend : « des* graves ».

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