Voix off Washington Cucurto, créateur des « Éditions qui cartonnent », Buenos Aires, Argentine. En Argentine, au moment de la crise, les livres sont devenus inabordables pour une bonne partie de la population. Les petites maisons d’édition font faillite les unes après les autres.
Washington Cucurto, créateur de la maison d’édition Eloisa Cartonera
Comme on ne pouvait plus continuer à publier, on a commencé à éditer des livres différemment, avec du carton et on l’a appelée « Eloisa Cartonera ».
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En 2001, cet éditeur fait alors appel à des cartoneros . Leur métier : fouiller les poubelles des habitants de la capitale pour collecter et vendre les matériaux recyclables.
Ugo, cartonero
Ce carton-là, il est parfait pour Eloisa.
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Ugo réserve ses plus beaux cartons à la maison d’édition. Elle les achète au-dessus du prix du marché pour aider ces laissés-pour-compte à survivre.
Femme interrogée, membre d’Eloisa Cartonera
Nous, on les paye 4 centimes d’euros pièce.
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Ces cartons sont alors découpés, puis pliés, avant d’être décorés à la main avec un pochoir pour servir de couverture à des ouvrages, souvent inédits.
Homme interrogé, membre d’Eloisa Cartonera
Cette nouvelle, on ne la retrouve qu’ici. C’est un texte cédé en exclusivité par Tomas Eloy à la maison d’édition. Et toutes les couvertures sont uniques, car chacune est peinte par une personne différente.
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Ces livres sont vendus à moins de 3 euros pièce.
Washington Cucurto, créateur de la maison d’édition Eloisa Cartonera
Si vous vendez des livres chers à une minorité de gens qui en ont les moyens, alors, vous passez à côté d’une des fonctions essentielles du livre : celle d’ascenseur social.
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Plus de dix ans après sa création, d’autres maisons d’édition sont nées sur le même modèle en Espagne et en France. Alors ? Prêts à débourser 3 euros pour un auteur qui cartonne ?