[Introduction]
Quelle ironie !
Après la fête…
Il n’y a plus un bruit…
Les chaises se vident…
La réalité revient, ouais…
[Couplet 1 - Akhenaton]
Après la fête on se fait la bise, on tombe dans les bras l’un de l’autre
On passe un instant et puis on se dit au revoir
Un mois file, un an, ensuite, on s’appelle plus
Il faut croire que c’est ainsi, doucement on se perd de vue
Parfois, assis chez moi, je revois des visages
Défiler dans mes rêveries de ceux qui ont quitté ce rivage
Par la force des choses ou maladie grave, par souhait,
Par désir d’autres horizons que ceux qu’on avait
Pour échapper au glaive1 ou esquiver la balance2
En allant, loin des emmerdes qui tombent en avalanche
Fatigués de devoir encaisser des tas de salades3,
Plein de gars veulent te serrer4 et t’emmener en balade
Après le lycée, les chemins s’écartent, on évolue
Et sur nos dos le sablier5 jette son dévolu
Torses nus sur les scooters, on se montre à tout le monde
Plein été, sentais la vie entrer dans mes poumons
On est ces rois dans les châteaux de cartes, les illusions se brisent
Et de princes on passe à chiens de la ville
Ils sont loin ces samedis au parfum acidulé
Mes souvenirs, décidemment si durs à manipuler
[Refrain]x2
Après la fête tout s’estompe
Y a plus un bruit, on tourne la page
Les chaises se vident, au revoir tout le monde
La réalité revient, on peine à porter la charge
[Couplet 2 - Shurik’n]
Dans le miroir les visages se redessinent, les traits se durcissent
On trouve que les aiguilles vont bien trop vite
Les potes de bringues6 font place aux collègues de travail
Le rien à foutre de tout devient : il faut de la maille7 et signer le bail
La vue se voile, on perd de vue quelques proches
L’insouciance est loin et le futur vient de sonner la cloche
Le temps passe un coup de pinceau sur les murs
Et dans ces rues, berceau de nos enfances, témoins de toutes nos aventures
Certaines blessures ont disparu, d’autres sont restées
La vie a fait le tri, les plus profondes lui ont résisté
Et on pense plus à demain qu’hier en quête du bonheur suprême
Chacun se bat pour lui certains l’espèrent du fond de leurs prières
Un beau jour il débarque, évident comme l’évidence
C’est devenu tellement rare pas question de laisser passer la chance
Et, l’instant d’après on s’éveille auprès d’elle
Deux secondes plus tard sans le voir venir, on se retrouve debout devant la maternelle
Dans une boîte à chaussures on a rangé nos photos
Vestige de hauts faits d’armes, l’alcool, les boîtes, les filles, les potos8
Époque où le passe-temps favori c’était briller en soirées
On faisait la fête, c’est tout, sans même savoir ce qu’il y avait après, mais…
[Refrain]
Après la fête tout s’estompe
Y a plus un bruit, on tourne la page
Les chaises se vident, au revoir tout le monde
La réalité revient, on peine à porter la charge
Vocabulaire
1. Le glaive : épée. Ici, désigne la Justice.
2. La balance : outil pour mesurer le poids des choses. Ici, désigne la Justice.
3. Des salades : légume vert. Dans le langage familier, désigne des mensonges.
4. Serrer : en langage familier, désigne l’action de la police de capturer quelqu’un.
5. Le sablier : outil pour mesure le temps. Ici, symbole du temps qui passe.
6. Les potes de bringues : (Familier). Les amis avec lesquels on fait la fête.
7. La maille : (Argot). L’argent.
8. Les potos : (Argot). Les amis.