Odile
Tu peux me faire une grâce ? Dans ma chambre à coucher, dans le closet1, il y a une étagère avec une boîte de portraits. Prends pas ça. En arrière de ça, il y a un trou dans le mur, couvert avec un morceau de bois. Ouvre ça, emmène cette boîte ici. C’est la lettre en bas.
René
« Chère O. Je prie pour toi et j’espère que tu vas bien. J’ai pu passer quelques heures avec Cécilia aujourd’hui. Elle grandit rapidement et elle te ressemble de plus en plus, à chaque fois que je la vois. Nous avons mangé de la confiture de figue avec du pain de la boulangerie de Saint Joseph. Elle a adoré. Elle en a mangé trois morceaux. Après, nous en avons donné aux canards, puis elle a grimpé un arbre2. Elle s’est écorché le genou, mais n’a pleuré qu’une minute. Une si grande fille. J’ai des nouvelles désagréables. Le père Laurent m’a dit que les parents de Cécilia partiraient. Il n’a pas dit où ils allaient. Je comprends bien ce que cela signifie pour vous et je veux que tu saches que je ferai de mon mieux pour toi, ma chère amie. Affectueusement. A. » Je comprends pas.
Odile
Mes parents aimaient pas comment ça nous traitait, quand on parlait français à l’école3. Les sœurs en ville, ça continuait à montrer le « bon » français4. Mes parents ont décidé de m’envoyer là.
1 « Closet » est un mot anglais qui signifie « placard ».
2 On dit « grimper sur un arbre ».
3 Elle devrait dire : « Mes parents n’aimaient pas la façon dont on nous traitait, quand on parlait français à l'école. »
4 Les sœurs en ville, elles continuaient à montrer le « bon » français.