
Fil d'Ariane
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- Symboles et emblèmes de Monaco
Mais pourquoi des moines barbus tiennent-ils des épées sur les armoiries de Monaco ? On vous dit tout des emblèmes de cet État pas plus gros qu'un rocher...
La principauté de Monaco (« Principatu de Mu̍negu » en monégasque et « Principat de Mónegue » en occitan) est une cité-État enserrée dans le territoire de la France depuis 1861. Située près de la ville de Nice, cette ville « micro-État » a une superficie de 2,02 km2 seulement : c’est le deuxième plus petit État indépendant après le Vatican et le pays le plus densément peuplé au monde.
Monaco est divisée en neuf quartiers et secteurs regroupés en quatre quartiers traditionnels correspondant aux anciennes communes.
Détail d’une statue d’« Hercules et le Centaure » par Giambologna (1529-1608)
La principauté de Monaco est une monarchie constitutionnelle depuis 1911. Elle est placée sous le règne du prince Albert II de Monaco - de la dynastie Grimaldi - depuis 2005.
L’origine du nom « Monaco » n’est pas certaine. Il viendrait peut-être du toponyme « Mónoikos » (Μόνοικος). Durant la civilisation gréco-romaine, un important temple dédié à Melkart - dieu assimilé à Héraclès pour les Grecs et Hercule pour les Romains - était érigé sur le Rocher de Monaco. Tout au long de l'Antiquité, le port de Monaco fut donc associé à Héraclès Monoïkos (Ἡρακλῆς Μόνοικος). On utilisa d’ailleurs le nom de « Port Hercule » pour parler de Monaco pendant la Révolution française. Actuellement, ce nom désigne le port moderne de Monaco.
Une autre hypothèse serait que cette cité aurait été fondée par une tribu ligure dont l’origine du nom, probablement indigène, reste inconnue. Monoïkos pourrait aussi dériver du phénicien ou de l’hébreu Menihh ou Monêhh, qui signifie « donnant le repos ».
Panneaux bilingues à l'entrée de Monaco
Monaco est membre de l'Organisation internationale de la Francophonie depuis 1970 et fait partie de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie (AFP).
D'après la Constitution de 1962, le français est la seule langue officielle à Monaco. Toutefois, on y parle également le monégasque (« monegascu » ou ligure, langue monégasque parlée depuis le XIIIe siècle, issue du génois et de l’occitan alpin), l’occitan, l'italien et l'anglais.
Mais ça ressemble à quoi au juste le monégasque ? Réponse en images :
La langue monégasque étant en voix d’extinction dans les années 1970, on rend obligatoire l'enseignement du « monegascu » dans les écoles primaire, puis jusqu'en 5e.
Épreuves orales du Concours de langue monégasque
À l'entrée de la ville, on peut lire sur les panneaux la double inscription « Principauté de Monaco / Principatu de Mu̍negu ».
La fête nationale de Monaco correspond à la Fête du Prince, ou Fête du Souverain.
En 1857, Charles III décide que le 4 novembre, jour de la fête de son saint patron (la Saint Charles Borromée), soit déclaré « Fête du Souverain ». Mais en 1952, Rainier III choisit de changer la tradition et préfère célébrer la fête nationale monégasque le jour de son intronisation, le 19 novembre, qui est également le jour de la célébration du bienheureux Rainier d'Arezzo. Par la suite, le prince Albert II gardera cette même date, en mémoire de son père.
L'hymne national de Monaco est « Oilà cü ne toca ! » (« Ohé, vous qui nous voisinez ! »). Il a été composé tout d'abord en langue française par Théophile Bellando, dans les années 1840.
Ce chant, hommage de loyauté envers le Prince et sa famille, est ensuite amélioré par le compositeur et musicologue Castil-Blaze qui modifie notamment son tempo. En 1848, la Garde nationale adopte la chanson comme chant de ralliement. L'air devient alors la marche de la Garde civique.
En 1914, l’hymne est réorchestré dans sa version actuelle par le chef de l'orchestre de l'Opéra de Monte-Carlo, Léon Jéhin. Enfin, en 1931, Louis Notari écrit de nouvelles paroles en langue monégasque, adoptées depuis comme version définitive.
Les élèves de l’Ecole des Révoires, à Monaco, interprètent l’Hymne national en langue Monégasque (19 novembre 2018)
Drapeau civil et blason monégasque
Le drapeau civil de Monaco date de 1881. Il est composé de deux bandes horizontales : une rouge et l'autre blanche. Ses couleurs ont été choisies au XIVe siècle par la famille Grimaldi, en l’honneur des couleurs du blason de la république de Gênes (berceau des Grimaldi), recouvert de losanges blancs et rouges.
Hormis les proportions et les nuances du rouge, le drapeau de Monaco est identique à celui de l'Indonésie, de la Hesse (un des seize Länder composant l'Allemagne) et du drapeau historique alsacien (le « Rot un Wiss »). Celui de la Pologne est lui très ressemblant, mais ses couleurs sont inversées (blanc en haut et rouge en bas).
Étendard princier monégasque
L'étendard princier, lui, est blanc et représente le monogramme du prince (actuellement, la lettre « A », comme « Albert »), écrit en rouge, surmonté de la couronne de Monaco. Le monogramme change à chaque nouveau prince.
Armoiries de Monaco
Le drapeau d'État, présent sur le palais princier et les bâtiments du gouvernement, est blanc avec les armoiries de Monaco. Ces armoiries représentent un bouclier orné de losanges rouges et blancs.
Il est encadré par une chaîne, « l'Ordre de Saint-Charles », décerné en reconnaissance de mérites spéciaux à l'État ou au Prince de Monaco.
Le bouclier est tenu par deux moines franciscains, chevelus, barbus, chaussés, mais aussi armés d’une épée. Mais pourquoi des moines tiendraient-ils une épée ? Selon la légende, dans la nuit du 8 au 9 janvier 1297, François Grimaldi - dit « Malizia », « le rusé » - décide de prendre le contrôle de la forteresse de Monaco, alors que la ville appartient aux Gibelins, un groupe italien partisan de l’Empereur romain germanique Henri VI. Grimaldi, lui, appartient au clan des Guelfes, les défenseurs du pape. Mais François Grimaldi ne dispose que d’une petite armée. L’homme décide alors de ruser et de se déguiser en moine pour pénétrer dans la ville avec un de ses compagnons. Une fois dans la forteresse, il en ouvre les portes et permet à ses hommes de s’emparer de la ville. Un vrai cheval de Troie !
Mais revenons à nos armoiries : les moines s'appuient sur un ruban sur lequel est inscrit la devise « Deo Juvante » (« Si Dieu le veut »). On distingue au fond un manteau d'hermine avec un dessus écarlate, le tout surmonté d'une couronne princière ornée de pierres précieuses.
Le saviez-vous ?
Chaque nation a une série d'emblèmes et de symboles communs à leur peuple : devises, chants, armoiries, fêtes nationales... Faisons un petit tour d'horizon de ceux des nations francophones.