Comment utiliser les médias en classe ?

Aujourd’hui, nous utilisons les médias à tout moment, partout, pour toutes sortes d’activité dans notre vie quotidienne, professionnelle, sociale. Nous sommes immergés dans un monde de l’image, nous croulons sous les informations. Parallèlement, nous ne sommes plus de simples « consommateurs »,  téléspectateurs ou auditeurs passifs de médias dits traditionnels. Nous sommes devenus (bon gré mal gré) des citoyens « acteurs » qui éditons, produisons et diffusons des contenus médiatiques, en particulier sur les médias sociaux.
 
L’introduction des médias dans la classe de langue est l’occasion de réfléchir à tous ces usages. C’est une manière de prendre du recul par rapport à sa propre utilisation des médias, d’Internet, des téléphones mobiles, des réseaux sociaux, etc.
Pour ce faire, l’enseignant·e peut recourir à des sondages sur les supports de consultation utilisés par ses apprenant·e·s, ou en les questionnant sur leurs activités de prédilection effectuées avec les médias par exemple. Les résultats obtenus au sein du groupe-classe seront l’occasion de discussions, de partage de réflexions. Les apprenant·e·s pourront ainsi exprimer leur opinion, justifier des habitudes, expliquer des choix, etc.

L’initiation au décryptage du langage médiatique ou à l’analyse des canaux de diffusion ainsi que la transmission de connaissances sur les médias sont également des aspects de l’éducation aux médias et à l’information qui ont toute leur place dans un cours de langue. Ainsi, l’enseignant·e de français éduque aux médias et à l’information lorsqu’il·elle :

• utilise une vidéo qui montre comment un réseau social peut façonner une opinion,
• travaille avec un son qui explique comment protéger son identité numérique,
• demande à ses apprenant·e·s d’endosser le rôle d’enquêteurs·trices pour vérifier la source d’une information circulant sur Twitter,
• prévoit des activités à partir des images et de la musique d’une vidéo pour amener ses apprenant·e·s à la compréhension de son message,
• etc.

De telles activités contribuent au développement d’un esprit critique. Elles montrent que s’informer, c’est faire des choix. Elles suscitent un questionnement sur ses propres pratiques, facilement transposables hors classe, tout comme les savoir-faire expérimentés en cours de français.

Comment choisir le bon document audiovisuel ? Qu'y voit-on ? Qu'entend-on ? Que va-t-on pouvoir travailler à partir de ce support ? En sept étapes, cette grille donne des clés pour effectuer une analyse préalable de la vidéo ou du son qui sera utilisé en cours. Son utilisation régulière permet de développer des réflexes pour décrypter un document audiovisuel et décoder le langage médiatique.

Des activités de production orale ou écrite telles que la simulation d’une interview, la réalisation d’un tutoriel vidéo sur une activité personnelle, la rédaction de questions pour un micro-trottoir ou la rédaction du chapô d’un article de presse gagnent en intérêt si les travaux des apprenant·e·s sont lus, écoutés ou regardés par un public précis, ultime finalité d’une production médiatique. Réaliser une production médiatique sous l’angle de l’EMI revient à produire des informations faisant sens et à les diffuser de manière responsable, en respectant autrui et en se protégeant soi.

De telles activités s’inscrivent dans une éducation aux médias et à l’information si elles amènent les apprenant·e·s à s’approprier des techniques et astuces pour produire et publier des messages médiatiques dans les règles de l’art.
Pour guider de telles productions, un travail par étape peut s’avérer utile :

1. une étape de découverte, pour observer des productions existantes et en déceler les spécificités,
2. une étape de création, avec des recherches documentaires et l’écriture des textes qui seront dits,
3. une étape de production, consistant en un enregistrement ou un tournage,
4. une étape de postproduction, pour donner forme à son contenu en effectuant le montage et le mixage,
5. enfin, une étape de transmission, avec la publication des productions accompagnées de courts textes descriptifs ou prescriptifs.

Pendant toutes ces étapes, les apprenant·e·s interagissent en français, écrivent en français ; ils·elles mettent en œuvre des compétences communicatives, sociales et techniques.

Pour les étapes 2 à 4, les apprenant·e·s disposent de conseils techniques ou rédactionnels.