Fil d'Ariane
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- Comment choisir des extraits vidéo et les didactiser ?
Unité de sens, nombre de locuteurs, débit de parole… Quels sont les critères qui orientent la sélection d’un extrait dans un documentaire, un magazine d’actualité, un long métrage ? Comment exploiter cet extrait vidéo en classe de FLE ?
Pour un locuteur natif, la compréhension orale est facile. En langue maternelle, le débit est de 160 à 180 mots par minute et peut aller jusqu'à 250 mots par minute. Au-delà de 275 mots par minute, la compréhension orale devient difficile1. Néanmoins, de nombreux autres facteurs jouent sur la réception d’un discours oral, que l’on soit ou non locuteur natif (degré d’attention, intérêt pour le propos, connaissances du sujet, etc.).
Voici quelques repères de vitesse :
En langue étrangère... c'est plus compliqué ! La compréhension orale est perçue comme difficile.
Quand on fait cours avec un document audiovisuel, on peut tenter de choisir des documents avec un nombre de mots par minute assez réduit. Mais d’autres éléments peuvent être pris en compte pour amener progressivement les apprenant·e·s à atteindre les chiffres de la langue maternelle. Ainsi, les activités d’apprentissage – qui déterminent grandement le niveau – s’appuieront notamment sur :
Un bon extrait vidéo, c'est2 :
On peut choisir un extrait qui corresponde à des objectifs pré-déterminés (découverte culturelle, apprentissage du vocabulaire en situation, éducation aux médias et à l’information, etc.). À l’inverse, un extrait peut aussi être choisi tout d’abord parce qu’il est intéressant et cohérent, ou étonnant, drôle, impressionnant, touchant… puis on élabore un scénario pédagogique et on crée des activités en fonction du contenu. Pour en savoir plus à ce sujet, nous vous conseillons la lecture de notre article sur la démarche « Apprendre et enseigner ».
Pour faciliter la compréhension, un travail de pré-écoute est nécessaire aux niveaux A1, A2 et B1. À partir de B2, la pré-écoute peut être supprimée pour mettre les apprenant·e·s dans la situation à laquelle ils seront confrontés hors de la classe, la situation réelle : on doit comprendre sans avoir des informations préalables. Les apprenant·e·s peuvent :
De nombreuses activités sont possibles à partir d’un visionnage sans le son. Par exemple, les apprenant·e·s peuvent :
Les apprenant·e·s peuvent :
Les apprenant·e·s peuvent :
Le document vidéo peut être source de créativité et faciliter la prise de parole. En donnant un avis sur le sujet ou le document vu, l’apprenant·e est amené à réutiliser du vocabulaire rencontré dans l’extrait. Le document vidéo retrouve aussi sa fonction initiale : il informe, distrait ou éduque, bref il fait réagir...
Les apprenant·e·s peuvent :
1D’après Claudette Cornaire (La compréhension orale, CLE International, 1998).
2 D'après Brown (Teaching by Principles: An Interactive Approach to Language Pedagogy. Regents/Prentice Hall, 1994).
Article rédigé à partir d’une fiche pédagogique « À adapter » de Christian Rodier (CAVILAM-Alliance française, Vichy, décembre 2011).